À coeur ouvert, Phil Branch nous a parlé du MEGAMIGS et de sa passion pour les jeux vidéo
À la 18e édition de MEGAMIGS de La Guilde du jeu vidéo du Québec, les milliers de visiteurs attendus pourront s’amuser en grande première et gratuitement avec plusieurs nouveaux jeux. Du 19 au 22 octobre, l’événement marquera le retour de sa formule en personne, à l’hôtel Bonaventure de Montréal. Les 21 et 22 octobre seront réservés au grand public, tant les novices et les curieux que les passionnés.
Pour célébrer cela, j’ai eu la chance de m’entretenir avec le très sympathique Phil Branch, ambassadeur du festival MEGAMIGS pour une troisième année consécutive. En fait, pour paraphraser mon invité, il s’agit d’une année comme ambassadeur, une autre comme animateur de gala et de retour comme ambassadeur.
Patrick Tremblay : Qu’est-ce qui t’as amené à devenir l’ambassadeur du MEGAMIGS?
Phil Branch : Je travaille dans un média “mainstream” et, pour moi, le jeu vidéo a toujours été très important. J’ai fait un paquet de chroniques de jeux vidéo et j’ai même eu un show à la radio à Énergie avec Denis Talbot et Pascal Forget, ça s’appelait Le Show Techno, et je trouve ça toujours très important d’en parler parce que je suis fier de ce que l’on fait ici, au Québec et je trouve qu’on n’en parle pas assez! Il y a des studios partout au Québec, si je me souviens bien c’est autour de 300 et on crée autant du triple A que des indépendants. Y a rien qui me rend plus fier que de terminer Marvel’s Guardians of the Galaxy avec mon gars de 12 ans, assis sur le divan, et de lui dire “Check les noms! Le gars qui a fait la musique, c’est un Corriveau comme la blonde à papa!”. Sérieux, c’est vraiment malade! Je me souviens, quand j’ai fini mon secondaire en 2000, si j’avais dit à ma mère que je voulais faire une carrière en jeux vidéo, elle aurait été sûrement plus inquiète que quand je lui ai dit que je voulais faire dans les médias. Dans le temps, les jeux vidéo ça semblait tellement inaccessible tandis qu’aujourd’hui? Il y a tellement de “jobs” là-dedans et on a tellement de beaux studios et y a tellement plein d’autres trucs mais on n’en parle pas! Je suis content qu’on ait un salon comme ça pour pouvoir en parler. Crime, on produit des bons films au Québec et on en parle mais on lance un jeu et on en vend plus de 100 millions de copies comme Assassin’s Creed pis on n’en parle même pas! Voilà pourquoi j’essaie depuis des années, avec ma petite voix de radio et de mon show à la grandeur du Québec, de donner un peu “d’exposure” à cet univers.
PT : Justement, tu soulèves un bon point! Le média du jeu vidéo est le plus lucratif au monde! Plus lucratif que les médias de la musique et de la cinématographie combinés ensemble! Cela dit, on dirait qu’au Québec, on n’ose pas en parler! Pourquoi?
PB : J’ai l’impression qu’il y a un genre de snobisme. Quand je parle avec des collègues de travail d’un jeu, souvent ils vont me répondre “Ben oui, je joue!” ou “Oui, j’ai déjà joué!” mais personne n’en parle instinctivement. Comme si c’était réservé qu’aux enfants. Je suis né en 1983, l’année de la NES, et je vais avoir 40 ans l’année prochaine et, pourtant, j’ai toujours eu des consoles et je continue de jouer. Il y a des jeux que je n’embarque pas et d’autres que j’embarque beaucoup. Depuis peu, je suis revenu sur PC mais, avant tout ça, je jouais beaucoup sur consoles et je continue d’y jouer aussi. Il y en a toujours eu dans mon univers et ce n’est pas demain que ça va changer. Je te dirais même qu’en tant que papa, je dirais même que ce n’est pas à ton enfant de ne pas jouer à Call of Duty. Assis-toi avec lui sur le sofa et regarde-le jouer et regarde si tu vois que ça correspond à tes valeurs ou pas. Ne te fie pas à quelque chose que tu as entendu dire et intéresse-toi plutôt à ce qui le passionne.
PT : J’adore tellement ce dernier point que tu mentionnes! J’ai 40 ans, je suis père de deux adolescents de 15 et 16 ans et ma fille a commencé à s’intéressé réellement aux jeux vidéo grâce à Assassin’s Creed. Non pas pour le côté “assassinat” ou autre mais plutôt les faits historiques qui sont rattachés aux jeux comme l’Égypte ancien et ses croyances, la Grèce antique, les Dieux nordiques ou même d’avoir eu la chance de voir Léonardo Da Vinci!
PB : Écoute, je suis dans la catégorie des papas sévères parce que mon fils ne peut pas jouer aux jeux vidéo la semaine parce que ça peut être plus difficile pour lui. On l’a déjà essayé et on s’est rendu compte qu’il avait de la difficulté en classe et avait de moins bonnes notes. Si ça ne l’avait pas affecté, j’aurais sûrement permis qu’il puisse continuer mais ce n’est pas le cas.
PT : Es-tu un gros consommateur de jeux vidéo?
PB : J’ai recommencé à jouer aux jeux vidéo en 2003 après l’école de la radio parce que je voulais jouer à Prince of Persia parce qu’il était fait au Québec. J’ai toujours aimé prôner l’achat local au niveau de mes produits de consommation et ça a donné que je ne jouais qu’à des jeux faits au Québec. Après tout, c’est quand même Bernard Landry qui avait décidé, en 2002, que son lègue politique allait être l’investissement dans les studios et avait invité les studios internationaux à venir s’installer ici. Depuis, quand on pense à ça, Ubisoft Montréal à lui seul compte plus de 4000 emplois, puis y a le studio de Québec qui, en plus, a fait un sacré bon jeu, Immortals: Fenyx Rising, qui était malade! J’y ai joué avec mon gars et on a adoré, tout comme on a adoré Guardians of the Galaxy. C’est vraiment dommage qu’ils n’aient pas eu les notes qu’ils méritaient. Pendant la COVID, j’ai mis au-dessus de 150 heures sur Assassin’s Creed: Valhalla. Des amis qui ont des entreprises qui roulent un paquet d’employés, le soir on s’écrivait pour se dire “Hey, j’ai fait telle ou telle chose dans le jeu!”, d’autres disaient “Moi, je suis rendu à telle place!”, c’était juste malade.
PT : Est-ce que tu es du genre à jouer beaucoup à des jeux en ligne?
PB : Non, je te dirais que les jeux en ligne, ça je n’accroche pas vraiment. Ça me “gosse”. J’ai essayé de jouer avec des amis à Diablo pendant la COVID pis je trouvais le temps long quand ils passaient leur temps dans leur inventaire. Moi, je voulais foncer! Je ne jouais clairement pas comme eux! Même chose pour les Borderlands. Non, clairement… je ne joue pas en ligne, et toi?
PT : Je te dirais que je ne joue pas vraiment en ligne non plus. Mis à part les Fortnite ou les jeux de sports quand je joue avec mon fils ou mon frère parce que c’est des matchs rapides. Je vais préférer jouer à des jeux solos principalement. J’ai quand même joué à Destiny et son concept de raids et j’ai même intégré des guildes PVEHL à World of Warcraft et on était dans le TOP 10 mondial mais ça absorbait tellement de notre temps qu’on n’avait rien d’autre. Donc non… mis à part Fortnite, Fall Guys, Call of Duty ou les jeux de sports pour leurs matchs rapides, le reste du temps je joue solo tranquille dans mon coin.
PT : Au fait, quel est ton jeu vidéo québécois préféré? En ce moment et de tous les temps?
PB : Hey, c’est “tough” comme question! J’aime rejouer à mes jeux! Écoute, je te dirais Assassin’s Creed 2 qui a littéralement été un “game changer” pour moi. Je me suis même racheté une PlayStation 3 pour le refaire au complet. La trilogie Prince of Persia a été très importante pour moi aussi. Sincèrement, ceux deux-là ont été mes préférés. J’attends d’ailleurs avec impatience le remake de Prince of Persia qui a été annoncé. J’ai racheté une PlayStation 2 chez Rétro MTL pour rejouer à la trilogie même si je les ai encore sur GameCube.
PT : Et au niveau du festival MEGAMIGS, il y a des jeux québécois qui te titillent dans le lot?
PB : Ah, là! Clairement The Outlast Trials de Red Barrel Games! Je ne comprendrai jamais à quel point un jeu peut venir te jouer autant dans les émotions dans la peur. Outlast 2, je ne sais pas si tu te souviens mais, dès que tu lançais le jeu, tu avais un avertissement comme quoi tu n’avais pas d’arme et la seule façon de survivre c’était de te sauver et de te cacher. À la fois si simple en même temps d’être si compliqué! Sinon, je te dirais que j’ai bien aimé jouer la quadrilogie de Batman: Arkham donc le nouveau jeu de WB Games Montréal, Gotham Knights, j’ai vraiment hâte de le voir. J’ai rejoué Batman: Arkham Knight récemment pour être prêt pour Gotham Knights! J’ai vraiment l’impression que ça pourrait être une vraie surprise pour cet automne!
PT : Au fait, tu parlais des studios présents au MEGAMIGS, cette année. Est-ce moi où les invités de cette année, c’est exponentiel comparativement aux autres années?
PB : On avait hâte d’avoir une vraie édition à nouveau. Tu sais, le MEGAMIGS, c’est comme le Salon de l’Auto mais du jeu vidéo. C’est idéal pour la famille et, avec la possibilité d’avoir le tout en présentiel cette année, on a opté pour y mettre toute la gomme pour démontrer le talent du Québec partout au Canada. C’est comme ça que je le vois. On veut attirer le plus de monde possible et c’est parfait!
PT : Ce que j’aime, personnellement, du MEGAMIGS, c’est que l’événement n’est pas juste un endroit où tu peux aller jouer! Tu peux aussi y apprendre plein de choses vu de l’intérieur directement. Est-ce une façon de procédée qui est importante pour vous?
PB : Définitivement, c’est très ludique et très éducatif. C’est vraiment bien fait et c’est important d’avoir un festival comme ça parce qu’on est un fleuron, une plaque tournante à l’internationale, et c’est “le fun” de dire au monde que ça existe. C’est un peu notre “festival du film”.
PT : As-tu des attentes, cette année, autant du point de vue des studios que des gens qui vont venir voir le MEGAMIGS
PB : Je souhaite seulement qu’il y ait le plus de monde possible et que les gens découvrent plein de jeux. Et si ces gens achètent les jeux qu’ils ont vu au MEGAMIGS parce qu’ils ont eu la chance de les essayer, c’est encore mieux. Que ce soit nos jeux québécois ou les jeux à l’international. Oui, je prône beaucoup les produits “Made In Québec” mais il y a d’autres studios qui conçoivent d’excellents jeux partout dans le monde et qui vont venir nous présenter d’excellents jeux. J’ai même découvert, l’an dernier, un jeu qui était adapté pour les personnes aveugles et j’avais trippé de voir ce qui pouvait être fait.
PT : Parlant de jeux adaptés, crois-tu que l’on devrait mettre de l’emphase sur ce type de jeux dans le futur, que ce soit visuel, auditif ou physique?
PB : Je crois que le jeu vidéo a toujours une grande conscience de ce côté-là et c’est bon de le saluer. Il y a un prix MEGAMIGS justement lié à la conscience sociale et à l’impact sociale et j’anime ce gala-là à chaque année. L’an dernier, il y avait un jeu qui avait remporté et qui était malade, il s’agit de Rainbow Billy et ce jeu québécois n’était que positif, coloré et je trouvais vraiment cool de pouvoir parler de ce jeu-là à la radio. J’ai pu démontrer qu’il n’y a pas que des jeux violents dans la vie. Je souhaite que les gens fassent d’aussi belles découvertes encore cette année.
PT : Des choses que tu aimerais que les gens sachent avant de se rendre sur place, demain?
PB : Laissez-vous aller à pousser votre curiosité et poser des questions. Allez les rencontrer, les studios, ils ont très hâte de vous voir!
Pour vivre une aventure unique au cœur du monde dynamique et innovateur du jeu vidéo, procurez-vous vos billets à megamigs.com/fr/billetterie.
Quoi | La 18e édition de MEGAMIGS |
Quand | Du 19 au 22 octobre 2022, de 9h à 18h |
Où | À l’hôtel Bonaventure, à Montréal (900 De La Gauchetière Ouest) |
Avec qui | 2 000 + membres de l’industrie québécoise du jeu vidéo et des centaines d’invités internationaux ainsi que plus de 7 000 membres du public. Ce sont quelques 10 000 visiteurs attendus pour l’édition 2022. |
Remerciements aux partenaires
La Guilde remercie ses premiers partenaires et collaborateurs confirmés de MEGAMIGS : Red Barrels et SandBox Games (partenaires de prestige), EA Motive, Lucky VR, Reflector Entertainment, Timi, Ubisoft, WB Games et Xsolla (partenaires majeurs), Beenox, CMF et Dead Good Media (partenaires en titre), Investissement Québec (partenaire affaires), Synthèse (partenaire éducation), SDC/TCS (Affaires Mondiales Canada), la Ville de Montréal (Fonds de soutien aux marchés et vitrines culturels et créatifs), le gouvernement du Québec (Fonds de développement en tourisme d’affaires), Tourisme Montréal (Programme pour les événements festivals, expositions muséales et événements d’envergure internationale) ainsi que plusieurs autres commanditaires et collaborateurs.
À propos de La Guilde du jeu vidéo du Québec
La Guilde du jeu vidéo du Québec est un organisme sans but lucratif qui regroupe les développeurs de jeux vidéo indépendants et internationaux, les créateurs, les établissements d’enseignement et les entrepreneurs des domaines connexes établis au Québec. Figure de proue à l’échelle mondiale dans ce secteur et forte de ses 300 membres, La Guilde constitue le plus grand regroupement du genre au monde.