Il joue avec le fantôme de son père

Patrick Tremblay
Patrick Tremblay
lecture de 4 minutes

Un gamer se retrouve, 10 ans plus tard, à jouer avec le fantôme de son père, décédé quand il n’avait que 6 ans

L’histoire de 00WARTHERAPY00, racontée pour la première fois en 2014, est à la fois très touchante et très inspirante. Le podcast PBS Game/Show avait publié une vidéo sur Youtube le 22 mai 2014 et la question était “Est-ce que les jeux vidéo peuvent avoir une expérience spirituelle?” et c’est à ce moment que l’individu a répondu à la question et a su émouvoir plusieurs milliers d’internautes.

Eh bien, quand j’avais 4 ans, mon père a acheté une fidèle XBox. Vous savez, le premier, robuste et qui ressemblait à un gros bloc de 2001. Nous avons eu des tonnes et des tonnes et des tonnes de plaisir à jouer à toutes sortes de jeux ensemble – jusqu’à sa mort, alors que je n’avais que 6 ans.
Je n’ai pas pu toucher à cette console pendant 10 ans mais, une fois que je l’ai fait, j’ai remarqué quelque chose. Nous avions l’habitude de jouer à un jeu de course, RalliSport Challenge, un jeu assez génial pour le moment de sa sortie. Une fois que j’ai commencé à y farfouiller… j’ai trouvé un FANTÔME, littéralement. Vous savez, quand une course contre la montre a lieu, que le tour le plus rapide jusqu’à présent est enregistré en tant que pilote fantôme ? Oui, vous l’avez deviné – son fantôme roule toujours autour de la piste aujourd’hui. Et donc, j’ai joué et joué, et joué, jusqu’à ce que je sois presque capable de battre le fantôme, jusqu’au jour où j’ai pris de l’avance, je l’ai dépassé, et… je me suis arrêté juste devant la ligne d’arrivée, juste pour m’assurer que je ne le supprimerais pas. Quel bonheur.

00WARTHERAPY00

Cette histoire m’a personnellement émue et je la vois passer de temps à autre sur Internet sur des blogues anglophones et, en tant que père de famille, je ne peux m’empêcher de m’imaginer ce qui pourrait arriver si mes enfants, maintenant âgés de 14 et 16 ans, retrouvaient un fantôme de moi dans un jeu à mon décès.

Ça m’a également rappelé que mon père, décédé quand j’avais 16 ans, aimait beaucoup jouer aux jeux vidéo également et que, souvent, il nous faisait veiller tard le soir, mon frère et moi, pour lui traduire ce que les textes disaient dans différents jeux comme les Final Fantasy, Crystalis, The Legend of Zelda, etc. Je me suis même souvenu, un jour, qu’il avait loué une Famicom dans une boutique ici, à Québec, pour être l’un des premiers à pouvoir jouer en primeur à Super Mario Bros. 3 car la cartouche japonaise était arrivée en Amérique du Nord et que le jeu au format NES n’était pas encore disponible.

Rien ne remplace la perte d’un être cher, mais ce sont ces souvenirs que nous chérissons si chèrement et ce, même quand tout n’est ni tout noir, ni tout blanc. Dans ce cas-ci, c’est le jeune adolescent qui, à 16 ans, a pu recommencer à jouer avec le fantôme de son défunt père qui court, je l’espère, toujours sur sa sauvegarde de RalliSport Challenge.

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Père de famille, gamer, chroniqueur pour Métro Média, développeur de jeu indépendant et programmeur dans la vie de tous les jours : j'initie mes enfants au plaisir du gaming avec les classiques des anciennes générations ainsi que les jeux récents.
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