Les entreprises en TI et les studios de jeux vidéo se font couper l’herbe sous le pied par le nouveau budget de la CAQ
Dans un élan dramatique qui a secoué les fondements même de l’industrie du jeu vidéo au Québec, le gouvernement a annoncé une coupe drastique dans les crédits d’impôt destinés aux studios de jeux vidéo pour l’année 2024. Cette décision, révélée dans le cadre du budget dévoilé cette semaine, a été perçue comme un véritable coup de tonnerre au sein de cette industrie florissante, qui a hissé le Québec au rang de pôle mondial de la création vidéoludique.
Historiquement, ces crédits d’impôt ont servi de catalyseur à l’essor et à l’innovation dans le secteur du jeu vidéo québécois, attirant les talents et les investissements du monde entier. Cependant, le gouvernement, sous l’influence d’experts fiscaux, a jugé nécessaire de réviser ce programme jugé « trop généreux », portant ainsi un coup potentiellement dévastateur à l’industrie.
Une étude de la Chaire en fiscalité de l’Université de Sherbrooke, publiée en février dernier, a jeté un éclairage controversé sur ce sujet, révélant que sur 702 entreprises éligibles en 2019, seules quatre avaient effectivement payé des impôts. Cette révélation a alimenté le débat sur l’efficacité et la justice de ces mesures incitatives, poussant le gouvernement à resserrer les critères d’éligibilité et à réduire les avantages offerts.
Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, a souligné que cette réforme visait à privilégier les entreprises générant des bénéfices et des revenus fiscaux tangibles pour l’État. Une logique qui, selon lui, devrait guider la redistribution des avantages fiscaux.
Cependant, la Guilde du jeu vidéo du Québec, dans un mémoire présenté en février 2023, a avancé des chiffres impressionnants démontrant l’impact positif de l’industrie sur l’économie locale : chaque dollar investi par l’État québécois dans le secteur des jeux vidéo rapporterait 4,21$ en retour.
Face à cette coupe budgétaire, la Guilde a rapidement exprimé son mécontentement et son inquiétude quant à l’avenir de l’industrie au Québec. Leur réaction officielle, teintée d’une profonde déception et d’une certaine urgence, souligne les défis à venir pour les studios de jeux vidéo québécois. Ceux-ci devront désormais naviguer dans un environnement fiscal moins favorable, tout en essayant de maintenir leur compétitivité sur la scène internationale.
De son côté, le géant Ubisoft qui compte plus de 4,500 employés partout dans la province via ses studios de Montréal, Québec, Saguenay et Sherbrooke, n’ont toujours pas commenté la situation.
La décision du gouvernement pose ainsi une question cruciale : quel sera l’impact réel de cette mesure sur l’industrie du jeu vidéo au Québec? Les studios locaux pourront-ils continuer à innover et à prospérer sans le soutien financier historiquement accordé par l’État depuis son implantation en 1996 par feu Bernard Landry? Est-ce que les vagues de licenciements vont continuer de plus belle? Seul l’avenir nous dira si cette coupe dans les crédits d’impôt marquera le début d’une nouvelle ère pour le secteur vidéoludique québécois, ou si elle sera perçue comme un simple obstacle sur la route du succès continu de cette industrie dynamique et créative.