Est-ce mérité, cette haine envers le constructeur et pourquoi tous ces gamers sont-ils frustrés?
J’adore analyser un sujet de l’univers geek, encore plus lorsqu’il touche le monde ludique. Ayant grandi avec les jeux vidéo et étant élevé par des parents gamers, j’ai toujours pris ce domaine très à cœur. Je me suis donc penché sur un sujet qui fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs années : pourquoi les joueurs détestent-ils le constructeur Xbox et est-ce pour de bonnes raisons?
Certains soulignent des arguments comme le manque de jeux japonais ou encore l’absence d’attachement envers la marque, mais sachez que ce n’est pas vraiment à ces points que j’essaierai de répondre. Car ici, il s’agit d’opinions subjectives liées aux goûts personnels. Je parle plutôt d’avis non fondés, véhiculés par certains pseudo-influenceurs et médias qui n’hésitent pas à attaquer la marque simplement parce que ça génère des clics. Si vous ne l’avez pas encore compris, critiquer Xbox est devenu une stratégie payante pour attirer du trafic.
Mon enfance et l’amour que j’apporte au géant ludique américain
On va probablement me traiter de fanboy et j’y répondrai immédiatement. Plus jeune, j’ai grandi avec Sega. J’ai toujours préféré Sonic, ainsi que des jeux comme Golden Axe ou Streets of Rage. Puis j’ai évolué : j’ai eu ma première Game Boy avec Pokémon Rouge, puis une Nintendo 64 et une PlayStation 1. La génération suivante est arrivée dans mon salon avec la PlayStation 2 et la Nintendo GameCube. Encore aujourd’hui, ces deux consoles restent mythiques pour moi.
Un beau jour, mon grand chum (que j’ai toujours considéré comme mon cousin et qui nous a malheureusement quittés il y a quelques semaines) m’a invité à gamer chez lui. Il venait de recevoir une Xbox pour Noël en 2001. À l’époque, avec mon voisin – nous étions les trois mousquetaires – on riait de sa console hors de prix qui n’était ni une PlayStation ni une Nintendo.
Mais après quelques heures avec la manette Duke entre les mains, j’ai réalisé que j’étais tombé en amour avec Halo: Combat Evolved. J’ai passé des heures et des heures en splitscreen. Puis, à mon anniversaire (c’est en été), j’ai reçu une Xbox avec Halo. Par la suite, Amped, Fable, Brute Force, Forza Horizon et Halo 2 sont venus enrichir ma ludothèque.
Le temps passa et j’ai eu la Xbox 360 dès son lancement – n’oublions pas qu’elle est sortie un an avant la PlayStation 3. J’ai adoré Kameo, étant un amateur de jeux de plateforme et encore plus Gears of War. À la génération suivante, la PlayStation 4 et la Xbox One ont trouvé leur place sous ma télévision et ce fut la même chose avec la PlayStation 5 et la Xbox Series X.
Même aujourd’hui, ma console principale est la PlayStation 5, mais cela ne signifie pas que je n’aime pas la branche verte, loin de là. Je me considère plutôt comme un défenseur de Xbox, ou peut-être même un nostalgique des moments passés sur Halo et Gears of War. Alors, ne perdez pas votre temps avec les commentaires de fanboy, car vous ne feriez que vous ridiculiser.

Mais pourquoi attaquer ce sujet?
Avant de véritablement me lancer tête première dans cette analyse du sujet, cette idée de parler de cela me trotte depuis mon article sur le site de Beta Testeur, lorsqu’une rumeur disait que Xbox allait abandonner le domaine des consoles. Puis, finalement, le test de Patrick sur le jeu Avowed est sorti et il a reçu une avalanche de critiques, car, pour lui, il a donné un 10/10 au jeu. Sachez qu’une note est subjective et repose uniquement sur une opinion. Patrick Tremblay de Beta Testeur a déjà attribué des 10/10 à des jeux venant de l’éditeur PlayStation, mais il n’a jamais reçu autant de haine. La raison est simple : il s’agit encore une fois d’un titre Xbox.
On peut argumenter sur le fait que le jeu est “woke” ou buggé, peu importe, mais la réalité est là : même Phil Spencer lui-même le dit, quand un jeu des Xbox Game Studios sort, il reçoit ce que l’on appelle une “taxe Xbox” et sa note en est affectée. Ne pas le voir, c’est vraiment vivre sous une roche ou simplement être un fanboy. Un hater pourrait également expliquer cette situation. En passant, pour moi qui ai eu la chance d’essayer Avowed avant sa sortie pour G Pour Geek, non, je ne lui donnais pas un 10/10, mais pour Patrick Tremblay, le jeu mérite un 10/10 et c’est son opinion, que vous le vouliez ou non.

L’Histoire de la Xbox : du lancement à l’héritage
Le premier point que nous allons aborder est l’origine de toute cette haine et bien sûr, cela sera accompagné d’un bref bilan sur l’histoire de la Xbox. Microsoft a lancé la première console Xbox sur le sol nord-américain le 21 novembre 2001. La console avait dix-neuf jeux à son lancement, dont des titres comme Fusion Frenzy, Project Gotham Racing ou encore le grand Halo: Combat Evolved. La marque a vraiment su s’établir avec son service en ligne lancé en 2002. Nous leur devons également un aspect très important des consoles d’aujourd’hui. La Xbox fut la première console à intégrer un disque dur, avant cela, les plus jeunes n’ont peut-être pas connu cette époque, mais tout était précédemment supporté par des cartes mémoire.
La Xbox 360 fut le plus gros succès commercial, tenant tête à la PlayStation 3 dans les ventes tout au long de la génération. Ce n’est que l’année avant la sortie de la PlayStation 4 et de la Xbox One que Sony a réussi à dépasser les ventes de la Xbox 360. Cependant, la Xbox 360 a rencontré un problème de conception, le fameux Red Ring of Death, un problème que la branche connaissait, mais hélas, l’objectif était de réaliser des ventes et surtout de surpasser Sony. Xbox a par la suite amélioré ses plans de protection et, aujourd’hui, on estime que ce problème a coûté près de 1,15 milliard de dollars américains à Microsoft. Cela n’a cependant pas empêché les joueurs de garder de bons souvenirs de la console. Rarement ai-je rencontré quelqu’un se plaignant de cette fabuleuse machine.

Les débuts difficiles de la Xbox One : L’échec de Don Mattrick
Puis les problèmes commencent. À l’époque, c’était le Canadien Don Mattrick qui était le PDG de Xbox. Pour ceux qui ne le savent pas, c’est Phil Spencer, celui qui est actuellement à la tête de la branche gaming de Xbox, qui a remplacé Mattrick. Notre Don se présente donc au E3 2013 avec pour objectif de nous en dire plus sur la prochaine console de Xbox, la Xbox One. Kinect obligatoire, connexion internet obligatoire, la fin du support physique (c’est là que la fameuse vidéo de partage de PlayStation est née) et l’énumération des mots “média” plus que “jeux vidéo” ont déplu au public.
Lors d’une entrevue quelques minutes après le showcase, Geoff Keighley (à l’époque pour GameTrailers) a réalisé une entrevue avec Don Mattrick et le pire arriva. Geoff lui posa une question à propos des joueurs qui ne souhaitaient pas jouer avec la connectivité en ligne désactivée. Sa réponse fut assez surprenante : “Bah, restez avec la Xbox 360.” Je vous la fais courte, mais c’est bien ce qu’il a dit. Le 1er juillet 2013, Don Mattrick démissionne de son poste de PDG de Xbox. Les annonces se sont accumulées pour retirer la Kinect et faire face aux autres critiques, mais le mal était fait.
Soyons honnêtes, la branche n’a jamais pu se relever de cette bourde monumentale et ce malgré les efforts de l’équipe de Phil Spencer. Je suis même très certain que depuis ce moment clé, la plupart de la haine qui circule encore sur le net envers Xbox provient de cet événement. Le pire dans tout cela, c’est que plus de 70 % des joueurs sur Xbox 360 étaient connectés en ligne 24 heures sur 24. Ce n’est pas que je sois d’accord avec leur raisonnement, au contraire, mais toute cette haine qui persiste encore aujourd’hui me semble vraiment absurde.

Les conséquences à long terme de l’échec de la Xbox One
Cela fait 12 ans que cet événement marquant a eu lieu, alors pourquoi réside-t-il encore dans le temps, surtout que les gens en général ont la mémoire courte? Bien que ce fut trop dévastateur pour Xbox, PlayStation a su tirer son épingle du jeu à ce moment-là. Souvenez-vous, je vous ai dit que dans la dernière année de la septième génération, la PlayStation 3 avait pris le dessus dans les ventes et ce n’est pas par magie. Sony a travaillé d’arrache-pied pour sortir de véritables exclusivités telles que The Last of Us, Uncharted ou encore God of War 3. Cette mentalité chez le constructeur japonais a perduré avec la PlayStation 4, avec des titres comme God of War (4), The Last of Us Part 2, Uncharted 4 ou encore Horizon Zero Dawn, pour n’en nommer que quelques-uns – la liste est longue. C’est à ce moment-là que PlayStation a été désignée par les joueurs comme le constructeur ayant les meilleurs titres parmi les deux (Xbox et PlayStation).
Chez Xbox? Bah, c’est un peu vide côté exclus. Oui, des jeux comme Halo 5: Guardians, Forza Motorsport 5 et Gears of War 5 sont sortis sur la console, mais malheureusement, c’est à ce moment-là que Xbox a été perçue comme la maison de trois licences : Forza, Halo et Gears of War. Les studios de Lionhead, les créateurs de Fable, ont été fermés, pendant que la bêta vivait sa belle vie et Scalebound a fait faux bond. Ce ne sont que deux exemples qui montrent que tout ne se passait pas bien à cette époque chez Xbox et peu de titres venaient des studios de Microsoft.

La stratégie de Microsoft : un nouveau chapitre pour Xbox
Il ne faut pas oublier que Xbox n’a jamais réussi à s’implanter véritablement sur le territoire japonais et qu’aujourd’hui, elle a perdu le territoire européen. Pour revenir à la Xbox One et au manque de jeux, l’éditeur a opté pour une stratégie d’achats massifs. Xbox sait bien que le manque de titres est un problème, c’est pourquoi ils ont acquis des éditeurs comme Bethesda et Activision/Blizzard, mais pas seulement. Des studios comme Obsidian Entertainment ou encore Mojang ont aussi été achetés.
Mais en 2017, une tendance s’est installée, marquant un autre tournant. Pendant que Netflix dominait le marché du streaming, Xbox a décidé de lancer le Xbox Game Pass. À l’époque, ce n’était pas sous la forme que nous connaissons aujourd’hui. En 2018, State of Decay 2 a été le premier jeu à être intégré au Game Pass dès son jour de lancement. Depuis, la compagnie propose plusieurs jeux dès leur sortie et pas uniquement ceux provenant des studios Xbox.
Depuis lors, la compagnie ne mise plus sur les ventes de consoles, mais bien sur ses services en ligne. Non seulement cela, mais la compagnie affirme ne plus avoir de barrières pour sortir des jeux sur différentes consoles, donc aussi bien sur celles de Nintendo que de PlayStation. Avec un service comptant plus de 34 millions d’abonnés et ayant enregistré des chiffres records en décembre 2025, Xbox est sur la voie de prendre la tête du podium dans l’industrie du jeu vidéo. Actuellement, elle occupe la troisième place, derrière PlayStation (en première position) et Tencent (en deuxième position).

Le Game Pass : un impact positif sur l’industrie
Que vous soyez contre ou pour le Game Pass, il a un effet positif sur l’industrie. Une multitude de joueurs peuvent découvrir des titres qu’ils n’auraient peut-être jamais essayés autrement et cela favorise le développement du milieu indépendant. Oui, cela crée de la surconsommation et vous ne possédez pas les jeux, mais c’est exactement le même principe qu’un service de streaming comme Netflix ou Disney+. Vous ne pouvez pas me dire que vous êtes contre le Game Pass tout en passant des heures à regarder des films sur Netflix. C’est encore plus contradictoire si vous le faites de manière illégale tout en critiquant le Game Pass. Oui, cela a pour effet de réduire le marché du physique et je suis moi-même collectionneur, mais malheureusement, la jeunesse a décidé autrement. Aujourd’hui, les joueurs ne veulent plus attendre et le numérique a été une révélation pour eux. Oui, Xbox a poussé cette tendance encore plus loin, mais profitez de la chance de pouvoir jouer à un jeu pour un faible prix par mois. Et si vous y jouez deux mois après sa sortie sur le Game Pass, rien ne vous empêche de l’acheter. En général, vous avez une réduction d’achat si vous êtes abonné au Game Pass (ce n’est pas toujours le cas, cependant).
Oui, Phil Spencer se contredit parfois et est probablement influencé par les investisseurs de Microsoft, n’oublions pas que la boîte est immense. Mais sachez que dans l’industrie, tout le monde se contredit. Il ne faut pas généraliser et malheureusement, l’industrie est devenue tellement énorme que tout est partiellement dirigé par des investisseurs.

Pourquoi Xbox est-elle détestée?
Xbox est-elle détestée pour ses manettes à batterie, son manque de jeux, sa domination avec le Game Pass ou simplement parce que son logo est vert? Vous comprenez qu’il faut un compétiteur à PlayStation, sinon la compagnie fera ce qu’elle veut de son public. Et qu’on le veuille ou non, que vous soyez fanboys ou non, c’est un peu ce qui se passe chez PlayStation. On ne voit presque plus de gros jeux (oui, il y en a, mais on est loin de ce qu’on a connu) et on se retrouve avec une pluie de remakes/remastered. Même l’ancien PDG a demandé au public de les acheter.
La branche a réussi avec un portefeuille solide, ce qui lui permet de sortir davantage de jeux. Et pour des raisons monétaires, elle décide de les rendre multiplateformes dans la plupart des cas. Vous me direz : “Oui, mais s’ils étaient encore en mesure de rivaliser avec la concurrence, ils ne le feraient pas.” Je vous donne raison, mais ce n’est pas le cas. Alors pourquoi s’acharner sur la branche américaine de jeux?
Pourquoi tant de critiques envers Xbox?
Je vais terminer sur ce point : il est très difficile d’analyser le fait que les gens critiquent sans raison la branche Xbox. Ici, je vous ai donné mon avis en vous expliquant la naissance et le parcours de la branche verte. Xbox n’ai pas Ubisoft, mais elle est maltraitée par les joueurs de la même manière. Par les pseudos-influenceurs et les médias aussi. Pas plus tard qu’au début de l’année, je me suis obstinée avec un “critique sur les réseaux sociaux” — je mets “critique” entre guillemets car, pour moi, il n’a aucune légitimité dans ce domaine. Il mentionnait que Xbox était morte, simplement avec une photo d’un GameStop… Il n’avait aucun sens de l’analyse du domaine ludique et cela se voyait dans ses commentaires. Le pire, c’est qu’il a une fanbase qui le suit et ces gens-là vont venir émettre de fausses informations sur le web peu de temps après. C’est également le cas du youtubeur Julien Chièze. Il met constamment des titres dénigrant Xbox, des titres clickbait, mais lorsqu’il s’agit de PlayStation, il les écrit avec compassion et ajoute des émojis tristounets (ce fut le cas pour le jeu Concord de son côté). Au Québec, il n’y a pas vraiment de médias qui s’impliquent dans cette guerre, mais aux États-Unis, des sites comme IGN, ou en France des médias comme JV, sont également très présents avec ce genre de titres et malheureusement, les joueurs se laissent entraîner dans ce type de mauvais éditorial.
Faites votre propre opinion, allez vous renseigner sur plusieurs sites web et ouvrez des articles. Vous pouvez ne pas aimer Xbox, mais de là à émettre de fausses informations sur le net, à susciter de la haine pour aucune raison valable, vous feriez simplement paraître ridicule, un fanboy ou un hater. Sachez que si vous critiquez une compagnie pour la fermeture d’un studio ou autres événements similaires, c’est tout à fait légitime et dans votre droit. Mais évitez de faire des guerres de consoles et de vous faire passer pour un fou du roi.