TEST – Amnesia: The Bunker nous entraîne dans la noirceur

Michael Bertiaux
Michael Bertiaux
lecture de 8 minutes

La série Amnesia a fait ses débuts en 2010 avec The Dark Descent. Un jeu de survie et d’horreur qui nous invitait à explorer un château lugubre. Contrairement à plusieurs autres titres de renom dans ce genre particulier, Amnesia se concentrait sur la furtivité pour éviter les monstres plutôt que de les affronter. Depuis plus de 15 ans, le studio Frictional Games est donc passé maître dans le genre horreur, malgré un Soma qui a été un peu plus clivant au niveau critique.

Après le château du tout premier jeu et les tombes de Rebirth, Amnesia: The Bunker explore le thème de la Première Guerre mondiale. Vous incarnez Henri Clément, un soldat français. Bien vite, vous serez prisonnier d’un bunker dont la seule issue a été bloquée par un éboulement des suites d’une frappe nazie. Vous n’avez que votre revolver pour vous protéger, et les munitions sont extrèmenent limitées.

Toute action dans Amnesia: The Bunker, à l’image de ses prédecesseurs, nécessite un certain calcul de risque. Dans le cas du revolver, il faut charger chaque balle dans la chambre. Il en va de même pour d’autres actions à priori banales selon nos acquis de joueurs ou de joueuses, comme ouvrir une porte. Ici, il ne suffit pas que d’appuyer sur un bouton, mais bien de pousser ou de tirer en même temps de sorte à imiter un comportement naturel. Ces actions, bien que frustrantes dans une certaine mesure, ajoutent au sentiment d’immersion dans un monde que je qualifierais de plutôt terre-à-terre. Par compte, il faut compter un temps d’adaptation, surtout s’il s’agit de votre incursion dans la série Amnesia.

Artoum! Ungeheuer!

Démuni et désorienté, vous naviguerez dans le bunker à la recherche d’un moyen de vous échapper. Comble de malheur, quelque chose de terrible rôde dans ce lieu inhospitalier. Vous rencontrerez quelques survivants qui vous raconteront leurs histoires, mais l’essentiel du scénario est véhiculé par des documents disséminés aux quatre coins du bunker. Comme vous le remarquerez bien vite, les personnes qui y avaient trouvé refuge ont tenté de sauver leur peau coûte que coûte, parfois en barricadant des portes ou en posant des pièges. Il faudra donc redoubler de vigilance pour ne pas connaître le même sort que moi, mort après moins de 15 minutes de jeu après avoir ouvert une porte piégée à la grenade.

L’environnement dans Amnesia: The Bunker est un personnage en soi, qui recèle de secrets. L’une de vos priorités sera de vous assurer qu’il y a suffisamment d’essence dans le générateur pour alimenter en électricité ces installations, faute de quoi vous devrez vous rabattre sur votre lampe torche mécanique. La luminosité est un élément important du jeu et son absence joue grandement en votre défaveur. Une créature sanguinaire a élu ce bunker comme terrain de chasse, et vous en êtes la proie principale. Ce monstre a peur de la lumière, donc l’essence revêt un rôle capital pour vous permettre de naviguer les différents espaces sans craindre le pire.

Cette bête infernale est aussi attirée par le bruit. Une combinaison de noirceur et de bruit peut vite entraîner une rencontre mortelle avec cette chose. La mécanique de ravitaillement d’essence pour gagner du temps « en sécurité » ajoute une dimension stressante qui nous pousse à apprendre où se trouvent certaines pièces-clés pour progresser de façon optimale. Amnesia: The Bunker est aussi un jeu d’essais et d’erreurs, comme j’en ai glissé un mot avec ma mort précoce parce que je ne prenais pas assez compte de l’environnement.

L’horreur a de multiples visages

Au cours de mon expérience avec Amnesia: The Bunker, j’ai été ravi par l’approche unique de Frictional Games. Le fait de se retrouver dans un bunker de la Première Guerre mondiale est original, et l’attention portée au réalisme des situations (hormis la créature) a de quoi élever l’aspect immersif du jeu. Toutefois, j’ai moins apprécié certains éléments, en premier lieu le système de progression assez punitif. La seule façon de sauvegarder son progrès est de revenir à une pièce désignée et toucher une lampe, ce qui ne m’a pas apparu très clair au début. J’ai ainsi perdu du temps à découvrir des objets et des documents, puis me faire tuer et tout devoir recommencer. Rien de trop inhabituel pour les uns, mais je pense qu’il manquait un peu d’instructions pour les autres et que de devoir récupérer à nouveaux des documents est un tantinet frustrant. D’un autre côté, je peux comprendre qu’une telle approche ajoute au sentiment d’urgence de revenir en un seul morceau à sa base de fortune.

Le monstre, élément central de cette expérience, m’a quelque peu déçu par son intelligence artificielle : il me semblait un peu trop prévisible. J’avancerais qu’il est plutôt facile de le déjouer (momentanément, du moins!), que ce soit à l’aide d’une grenade, d’une fusée éclairante ou de vos précieuses munitions. En ce sens, cela se rapproche beaucoup de jeux comme Alien: Isolation et sa menace que vous pouviez apprendre à contourner en analysant l’environnement. Il est aussi important de mentionner que dans Amnesia: The Bunker, les problèmes ont rarement qu’une seule solution, donc l’improvisation et la logique sont récompensées. Comme la créature surgit à des endroits spécifiques, vous pouvez calculer vos probabilités de tombez nez-à-nez avec elle, anticiper ses mouvements et prendre action.

Par rapport aux autres jeux de Frictional Games, Amnesia: The Bunker est plus ouvert et laisse donc davantage de place à l’exploration sans heurts. Il demeure un jeu d’horreur et de survie de durée courte, soit en moyenne 5 heures pour compléter son scénario principal, avec peu de raisons de continuer par la suite. La durée se reflète dans le prix plus bas du jeu (moins de 40 $), ce qui aide à l’accepter. L’aspect budget du jeu est difficile à écarter, surtout en l’absence d’une version PlayStation 5 (j’ai testé sur PlayStation 4) qui aurait bénéficié à l’aspect visuel du jeu, moins convainquant que le reste. Il n’en demeure pas moins que j’ai apprécié mon temps avec le jeu et que je vous le recommande si vous avez envie de découvrir un scénario original qui vous fera dresser les cheveux sur la tête par moments!

Un énorme “MERCI” à Frictional Games pour la copie du jeu.

Nom du jeu Amnesia: The Bunker
Date de sortie 6 juin 2023
Développeur Frictional Games
Série Amnesia
Éditeur Frictional Games
Plateformes PC, PlayStation 4, Xbox One et Xbox Series X|S
Genre Horreur
Mode de jeu Solo
Langue Multilingue (français pour l’interface et les sous-titres)

Amnesia: The Bunker

32,50 $
7.2

Graphismes

7.0/10

Trame Sonore

8.0/10

Jouabilité

6.8/10

Scénario

8.0/10

Durée de vie

6.0/10

Pour

  • Thématique originale
  • Ambiance réussie et prenante
  • Solutions multiples aux problèmes
  • Conception de niveau plus ouverte
  • Prix raisonnable

Contre

  • Système de sauvegarde
  • Contrôles qui nécessitent un certain temps d'adaptation
  • Plutôt court (environ 5 heures)
  • Prévisibilité du monstre
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Rédacteur passionné par l'industrie du jeu vidéo depuis plus de 20 ans, je me donne comme mission de partager l'actualité de cet univers fascinant.
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