La lueur dorée de Bagdad brille de mille feux mais jette également son ombre sur les plus défavorisés
Après non moins de 13 jeux dans la franchise Assassin’s Creed, Ubisoft Bordeaux avait annoncé travailler sur un éventuel retour aux sources en proposant à nouveau un jeu qui n’est pas un jeu de rôle, donc tout le contraire des opus récents comme Assassin’s Creed Origins, Assassin’s Creed Odyssey et Assassin’s Creed Valhalla, mais plutôt une nouvelle aventure à la façon des jeux comme Assassin’s Creed, Assassin’s Creed II et la trilogie d’Ezio Auditore ainsi qu’Assassin’s Creed III.
Basim ibn Ishaq est un voleur doté de conscience. Vivant des cauchemars nuit après nuit, notre pilleur a l’intention d’offrir une meilleure vie à tous ces jeunes voleurs sous son aile. Il y a une certaine vulnérabilité dans la personnalité de Basim et, je dirais même, une insécurité qui s’imbrique dans sa propre identité et qui l’amène à se demander quelle est sa place dans le monde.
Le personnage, connu de ceux qui ont joué Assassin’s Creed Valhalla, est doté d’une personnalité complexe marquée par le destin, les décisions et son parcours en tant que membre de l’Ordre de Ceux qu’on ne voit pas (Hidden Ones). Roshan, son mentore et professeure, le prendra sous sa gouverne et l’amènera à suivre l’entraînement difficile de cet Ordre.
Un gameplay très familier
Comme mentionné d’entrée de jeu, le but d’Ubisoft était de recréer l’expérience du classique Assassin’s Creed. Bien que les nouveaux jeux de la saga ne soient pas similaires aux premiers, étant plus axés sur le monde ouvert et l’aspect “jeu de rôle”, la furtivité, le parkour et les meurtres ont été conservés comme axe central.
Se promener dans Bagdad est une tâche difficile, car non seulement les gardes remarquent votre présence, mais les citoyens eux-mêmes crient aux autorités. Plus votre notoriété augmente, plus il vous faudra trouver les affiches ou soudoyer un Munadi pour tenter de vous faire discret. N’essayez pas de supprimer un garde à la vue des citoyens, aussi méchants peuvent-ils être, car vous risquez d’être dénoncé assez rapidement et, si une unité ennemie sonne la cloche, vous allez vous retrouver submergé en moins de deux.
Courir, chercher un endroit où se cacher ou simplement coincer les soldats ennemis est le moyen de passer inaperçu et de retourner dans la zone où nous voulions être.
Le parkour est toujours simple : on appuie sur quelques boutons pour sauter d’un côté à l’autre ou escalader des structures. La structure est trop plane? Alors vous risquez de vous écraser au sol de tout votre long.
L’aigle, ici appelé Enkidu, volera au-dessus du ciel afin de vous permettre de marquer vos ennemis et d’effectuer certaines tâches supplémentaires. La seule grande différence majeure, dans Mirage, est qu’un garde qui a à vue votre aigle pourrait tenter de le dégommer d’une flèche ou d’un carreau assez net.
Basim est un maître pickpocket, un talent qui se reflète dans le gameplay. Vous aurez la possibilité de voler les bourses et les sacs de certains citoyens en tentant le plus possible de passer inaperçu. Appuyez sur le bon bouton au moment opportun et vous obtiendrez les objets instantanément. Échouez et vous aurez les gardes sur votre dos!
Autre nouveauté fort interrésistante : vous devrez, parfois, chercher des points d’entrée dans des zones fortement gardées. Enkidu trouvera des opportunités, des gens qui nous aideront à nous infiltrer, tant que nous les soudoyons avec un emblème. Se faufiler dans des murs fissurés deviendra alors aussi facile que d’engager un musicien qui détournera l’attention des soldats. S’asseoir sur un banc et écouter la conversation de quelqu’un d’autre peut nous fournir l’indice dont nous avions besoin au même terme que de suivre une personne louche jusqu’au point de destination.
Marcher dans les hautes herbes, siffler pour attirer l’attention de la victime, la tuer depuis un tas de paille, commettre un assassinat aérien… tout y est. De plus, au fur et à mesure que nous progressons furtivement, la barre de concentration se remplit. À un certain moment, vous aurez la possibilité de cibler plusieurs ennemis et d’exécuter une attaque séquentielle qui nous débarrassera de ceux-ci en un clin d’œil.
Les combats ont du sang neuf
Le système de combat a plus d’Assassin’s Creed moderne que classique. Nous avons une attaque faible et une forte, une action de tir et la possibilité de bloquer les coups ennemis. Si nous effectuons la parade au bon moment, cela ouvrira la possibilité d’asséner un coup de pied ou de tuer instantanément. Contrairement aux RPGs, Basim ne bénéficie pas de capacités spéciales mais, plutôt, d’outils : il lance des couteaux, des bombes fumigènes et pose des pièges. Il peut également déverrouiller une sarbacane qui dort ou empoisonne les adversaires.
L’intelligence artificielle est, malheureusement, toujours aussi décevante dans cette franchise, un constat qui se répercute dans plusieurs autres titres d’Ubisoft. Dans Mirage, il n’y a pas d’avancées significatives pour cet aspect, car l’IA est encore très perfectible et, hélas, beaucoup trop stupide. Parfois, les ennemis vous détectent instantanément, mais plus souvent qu’autrement, ils ne remarquent rien même si vous tuez quelqu’un juste sous leur nez.
Le système de progression de Mirage
En plus des missions principales, Ubisoft a préparé les contrats typiques, qui consistent à accomplir une petite tâche pour laquelle nous obtiendrons des récompenses. Le monde cache des objets de collection, des histoires de Bagdad et plus encore.
Le système de progression ne dépend pas des niveaux comme dans la trilogie RPG. Accomplir des missions, des contrats et des activités permet de gagner des points de compétence qui pourront être échangés en un arbre de compétences qui se divise en trois branches : l’une développe des compétences d’assassinat et de concentration, l’autre déverrouille des emplacements d’outils et améliore la capacité de Basim à commettre des vols et, finalement, la dernière branche améliore le potentiel d’Enkidu, renforce l’adresse au tir et certains aspects de la furtivité.
Une autre façon de progresser est d’améliorer l’équipement. Il vous faudra donc obtenir du cuir, des lingots d’acier et des composants en récompense ou dans des coffres dispersés dans Bagdad. Chaque tenue, épée ou poignard peut être amélioré jusqu’à trois fois, ce qui donne des bonis aux dégâts, à la défense ou ajoute même des fonctionnalités spéciales.
Des graphismes à revoir et des bogues
Force est d’admettre que le jeu est superbe, mais les graphismes sont désuets si l’on compare à tout ce qui est proposé sur la génération actuelle de nos consoles. Je dirais même qu’au niveau des détails, Assassin’s Creed Valhalla, qui était un monde ouvert, proposait un visuel plus époustouflant que Mirage. Les expressions faciales sont artificielles et irréalistes, contrairement aux scénarios, plus solides en général.
Le jeu intègre les deux modes graphiques les plus courants, la performance et la qualité. Il est vrai que le mode qui privilégie la résolution sacrifie une certaine fluidité, puisqu’il y a des baisses occasionnelles de taux de rafraichissement d’images.
Les bogues mentionnés lors de mon premier essai du jeu sont malheureusement encore présents. En revanche, cela ne tuera pas l’expérience du jeu mais pourrait en décevoir certains.
En conclusion
Comme vous aurez pu le constater, j’ai adoré Assassin’s Creed Mirage dans la mesure principale qu’il reprend ses origines. Malgré le côté graphique un peu désuet et les bogues présents, j’ai apprécié chaque moment passé sur le jeu et le fait que, pour une fois, l’histoire n’était pas diluée par des cartes trop grandes et où on mettait de côté le crédo pour simplement aller bastonner çà et là.
Les développeurs ont promis et réalisé ce qu’ils avaient annoncé : un jeu Assassin’s Creed plus traditionnel, basé sur une histoire en offrant un hommage à Altaïr. Le tout en évoluant dans la ville de Bagdad et non pas sur tous les continents à moitié vides.
Si, pour vous, Assassin’s Creed signifie “tuer furtivement”, “une histoire captivante” et “ne pas foncer tête première” comme dans les premiers titres, vous serez comblé. Si, en revanche, le côté RPG du jeu est ce qui vous a attiré dans la franchise, alors celui-ci sera peut-être une déception pour vous.
Dans mon cas, je vous le confirme, je ne suis clairement pas déçu.
Un énorme “Merci” à Ubisoft pour la copie du jeu.
Nom du jeu | Assassin’s Creed: Mirage |
Date de sortie | 5 octobre 2023 |
Développeur | Ubisoft Bordeaux |
Série | Assassin’s Creed |
Éditeur | Ubisoft |
Plates-formes | PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series S|X |
Genre | Jeu d’action-aventure |
Mode de jeu | Solo |
Langue | Multilingue (français inclus) |