Test – Atomfall

Paskal Emond
lecture de 12 minutes

Une expérience post-apocalyptique britannique unique

Développé par Rebellion Developments (les créateurs de Sniper Elite et Zombie Army), Atomfall est un jeu de survie en monde ouvert qui vous embarque dans une Angleterre alternative des années 1960, dévastée par une catastrophe nucléaire fictive inspirée de l’incident réel de Windscale (1957). Sorti le 27 mars 2025, il se distingue par son atmosphère angoissante, son approche narrative non linéaire et son gameplay hybride, mêlant exploration, survie et action.

Univers et narration : une uchronie britannique captivante

Atomfall prend place dans une zone de quarantaine fictive du nord de l’Angleterre, cinq ans après un accident nucléaire majeur. Contrairement à d’autres jeux post-apocalyptiques comme Fallout ou Metro, Atomfall s’inspire directement de l’incident de Windscale (1957), un événement réel qui a failli provoquer une catastrophe nucléaire au Royaume-Uni. La carte d’Atomfall est statique et peu variée, reflétant la zone de quarantaine. Cependant, les intérieurs, tels que la base souterraine, se distinguent par leur richesse et leurs énigmes. Le sound design sobre accentue l’ambiance post-apocalyptique tout en conservant un charme britannique unique. Voilà, plus court et tout aussi efficace.

Il mêle à la fois science-fiction rétrofuturiste avec des technologies inspirées des années 60 comme les robots militaires, et horreur folklorique, en explorant des cultes secrets et des créatures mutantes inquiétantes. Ajoutez à cela des thèmes politiques tels que la paranoïa de la Guerre froide et des expériences gouvernementales, et vous obtenez un univers captivant. Grâce à une narration non linéaire, l’exploration devient une aventure organique où vous suivez des pistes (“leads”) à leur rythme, rappelant les mécaniques de Death Stranding ou The Legend of Zelda: Breath of the Wild. Le tous incluent une liberté narrative totale, des choix déterminants influençant les fins, et une ambiance riche et mystérieuse. Cependant, l’absence de guidage clair et des quêtes secondaires parfois répétitives peuvent légèrement freiner l’expérience.

Gameplay : exploration, survie et crafting

Rebellion a conçu Atomfall en s’inspirant de références comme Fallout: New Vegas et BioShock. Sans réinventer le genre, ce FPS post-apocalyptique repose sur trois axes de gameplay, maîtrisés mais inégaux, avec une réalisation soignée. L’exploration, avec ses lieux variés et ses puzzles, est le point fort d’Atomfall. Les combats, bien que satisfaisants, souffrent d’un bestiaire limité et d’une IA perfectible, nécessitant d’augmenter la difficulté pour un réel défi. La carte d’Atomfall est divisée en plusieurs zones interconnectées, sans système de fast-travel, ce qui encourage une exploration méthodique.

Le tous se déroule dans des environnements immersifs et variés, comprenant des villages abandonnés, des bunkers militaires, des forêts irradiées, et des complexes souterrains, tels que l’Interchange, qui ajoutent une profondeur à l’exploration. Les mécaniques de survie sont exigeantes, imposant une gestion stricte des ressources : la santé non régénérante nécessite l’utilisation de bandages et de médicaments, tandis que la radiation exige un équipement de protection adapté. Les joueurs doivent également gérer la faim et la fatigue, qui affectent directement leurs performances, et maîtriser le crafting pour concevoir armes et équipements indispensables à leur survie. Comparé à des jeux comme Fallout et S.T.A.L.K.E.R., Atomfall se distingue par son approche réaliste et punitive, renforcée par l’absence de monnaie classique au profit d’un système de troc innovant. Malgré une immersion réussie, certains éléments de survie, comme la fatigue, pourraient bénéficier d’une meilleure intégration pour maximiser l’impact sur le gameplay. Une expérience singulière pour les amateurs de défis dans des mondes post-apocalyptiques.

Combats et IA : un système inégal  

Le système de combat d’Atomfall repose sur trois approches : armes à feu, mêlée et furtivité. Vous devez faire preuve de précision et gérer des munitions rares, utiliser des objets improvisés en mêlée (combat rapprocher), ou éviter les affrontements grâce à la furtivité. Cependant, des faiblesses subsistent : l’intelligence artificielle des ennemis est souvent prévisible, et le bestiaire limité réduit la diversité des combats, se restreignant à des mutants, soldats et robots. Comparé à S.T.A.L.K.E.R., Atomfall adopte une approche plus lente et tactique, là où son prédécesseur propose un système de combat plus dynamique. Une expérience réfléchie mais perfectible.

Le système de combat d’Atomfall offre plusieurs approches stratégiques adaptées aux conditions périlleuses de l’univers post-apocalyptique. Les armes à feu nécessitent une grande précision, tandis que la rareté des munitions oblige les joueurs à réfléchir avant chaque tir. Le combat au corps à corps repose sur l’improvisation avec des objets trouvés, offrant une approche rudimentaire mais efficace dans les situations désespérées. Enfin, la furtivité vous permet de contourner les affrontements et d’avancer dans le jeu en minimisant les risques, ajoutant une dimension tactique et immersive au gameplay. Ce trio polyvalent garantit une expérience de combat diversifiée, où chaque décision compte dans un monde hostile et imprévisible.

Durée de vie et réjouabilité

Sa durée de vie varie entre 15 et 20 heures pour l’histoire principale, tandis que les joueurs complétionnistes (100%) peuvent y consacrer jusqu’à 30 à 40 heures. il propose de multiples fins déterminées par les choix moraux et les alliances, offrant une expérience personnalisée. La rejouabilité est renforcée par les différentes approches disponibles : pacifiste, violent ou furtif, vous permettant de découvrir de nouvelles manières de progresser. Cependant, certaines zones du jeu manquent de variété après plusieurs parties, ce qui peut réduire l’intérêt à long terme. Malgré ce bémol, le jeu reste engageant et adaptable pour tous les styles de joueurs.

Aspects techniques et direction artistique

Les graphismes d’Atomfall, basés sur le moteur Asura de Rebellion, sont corrects, bien que loin d’être révolutionnaires. Les environnements du jeu sont détaillés, mais certains souffrent de textures en basse résolution qui peuvent nuire à l’aventure. Les effets d’éclairage et de radiation, en revanche, sont particulièrement réussis et renforcent l’atmosphère post-apocalyptique.

Côté performances, le jeu est fluide sur PS5 et Xbox Series X, affichant tout de même un solide 60 FPS en 4K dynamique. Sur PC, l’optimisation est globalement bonne sans plus, bien que quelques bugs techniques puissent perturber l’expérience.

Quoi qu’il en sois, Atomfall offre une expérience visuelle et technique correcte, avec des points forts dans les effets et la fluidité, mais des lacunes dans certaines finitions graphiques et optimisations. Malgré cela, il reste agréable pour les amateurs de jeux post-apocalyptiques à la recherche d’un monde immersif.

Bande-son et immersion

La bande sonore contribue fortement à son ambiance. La musique atmosphérique, inspirée des années 60, mélange des mélodies inquiétantes et des thèmes rétro, renforçant le cadre post-apocalyptique du jeu. Elle joue un rôle essentiel évoquant à la fois la nostalgie et l’angoisse.

Le doublage anglais est d’une grande qualité, avec des accents régionaux authentiques qui ajoutent du réalisme aux interactions des personnages. Les voix renforcent le caractère distinct des protagonistes et participent à l’atmosphère britannique si particulière.

Les effets sonores, quant à eux, sont remarquables. Les craquements des bâtiments fragilisés, le grondement des structures et les bruits inquiétants des créatures apportent un réalisme saisissant. Chaque son contribue à capturer la tension du monde d’Atomfall, vous immergeant dans un environnement à la fois oppressant et captivant. Un design sonore réussi qui accentue l’identité unique du jeu.

Comparaisons avec d’autres jeux

Il se distingue tout en empruntant certains aspects à des jeux emblématiques du genre. Comme Fallout, il propose un monde post-apocalyptique et des mécanismes de “crafting”, mais avec une approche plus réaliste et sérieuse, sans la satire propre à Fallout. Il partage avec S.T.A.L.K.E.R. des éléments de survie en zones dangereuses, tout en offrant une narration non linéaire plus libre et centrée sur les choix du joueur. Comparé à Metro Exodus, Atomfall conserve les thèmes d’exploration et d’effets de radiation, tout en adoptant un style plus lent et méthodique. Ces particularités renforcent son identité unique tout en restant familier.

Verdict final

Atomfall n’est pas un jeu parfait, mais il offre une expérience post-apocalyptique rafraîchissante, grâce à son cadre historique original et sa narration immersive. Situé dans une réalité alternative des années 60, il vous plonge dans une zone de quarantaine mystérieuse, où chaque découverte contribue à dévoiler les secrets d’une catastrophe nucléaire fictive. Rebellion a bien digéré ses influences pour concevoir une aventure post-apocalyptique maîtrisée dans les grandes lignes. Certes, ce FPS de survie ne révolutionne pas le genre, mais il fait les choses avec sérieux. Sa principale qualité réside dans son approche organique des missions et sa volonté de récompenser l’exploration.

Malgré quelques défauts techniques, comme une intelligence artificielle parfois imprévisible et un bestiaire limité, le titre parvient à maintenir l’intérêt grâce à une évolution naturelle des objectifs et à la liberté laissée. Les amateurs d’exploration apprécieront les innombrables lieux à visiter, les énigmes à résoudre et les surprises disséminées dans la zone de quarantaine. Toutefois, la dimension survie, bien qu’importante, reste en retrait face aux standards du genre.

En fin de compte, il mérite définitivement le coup d’œil, surtout pour les fans de récits immersifs et de choix moraux. Sa narration non linéaire, son ambiance unique et sa gestion sur mesure de la difficulté en font une proposition intrigante pour les amateurs de FPS post-apocalyptiques, malgré ses imperfections. Si vous êtes friands de ce type d’expérience, ce jeu pourrait bien être une aventure mémorable.

Un énorme “Merci” à Microsoft et à son Gamepass pour la copie du jeu.

Nom du jeuAtomfall
Date de sortie27 mars 2025
DéveloppeurRebellion Developments
FranchiseAtomfall
ÉditeurRebellion Developments
Plates-formesPlayStation 5, Xbox One, Xbox Séries, PlayStation 4, XCloud, GeForce Now, Microsoft Windows
GenreJeu de tir, Jeu d’aventure, Adventure
Mode de jeuSolo
LangueAnglais, Sous-titré Français

Atomfall

76,99$
7.6

Graphique

7.5/10

Bande Sonore

7.4/10

Jouabilité

7.1/10

Scénario

7.9/10

Durée de vie

8.1/10

Pour

  • Gestion personnalisée de la difficulté
  • Environ 20 heures de jeu
  • De nombreux lieux à visiter
  • Univers post-apocalyptique de l'Angleterre

Contre

  • Bestiaire limité
  • L'intelligence artificielle
  • Peu de variété dans les types d'ennemis
  • Une carte peu dynamique
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Fervent amateur de bières de microbrasseries et de jeux vidéo, Paskal est un jeune père de famille qui adore les jeux de course, principalement la série F1 d'Electronic Arts.
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