TEST – Bayonetta 3 ramène notre sorcière de l’Umbra dans un vaste multivers

Patrick Tremblay
Patrick Tremblay
lecture de 11 minutes

Après près d’une décennie d’attente, voilà enfin le retour tant attendu de la sorcière de l’Umbra

Le développeur de Bayonetta 3, PlatinumGames, a été dans une énorme tempête médiatique récemment, pour faire suite aux allégations de l’actrice qui incarne la voix de Bayonetta. Qu’à cela ne tienne, le jeu sera lancé à la date prévue et nous avons eu la chance de pouvoir le tester dans son intégralité.

La pure folie effrontée de Bayonetta 3 est l’un de ses plus grands charmes

Pour ceux qui ne connaissent pas la franchise, Bayonetta est un jeu qui, à la base, a été lancé sur plusieurs plateformes en tant que hack and slash comparatif à des jeux de l’époque qui ont été des classiques, comme Devil May Cry. Le jeu édité par SEGA n’ayant pas eu le même engouement que son rival est par la suite devenu une exclusivité Nintendo.

Honnêtement, la franchise ne se joue pas vraiment pour son histoire mais plutôt pour la folie qui nous entoure dans tout ça. Une sorcière vêtue de façon sexy qui est à la fois arrogante et qui n’a que des propositions osées en bouche. Après tout, il s’agit d’une sorcière de l’Umbra, des Enfers. Dès que vous commencez à jouer à un jeu Bayonetta, vous savez que vous serez plongé dans de l’action intense et rapide du début à la fin, que ce soit autant dans les combats que dans les cinématiques. Revêtissez votre tenue moulante, vos talons hauts et vos revolvers et partez faire du ballet coloré dans un monde en totale destruction.

Avec le style de sexualité effrontée reconnu dans la franchise et après Lady Dimitrescu dans Resident Evil Village, c’est au tour de notre protagoniste de revêtir la forme d’une gigantesque femme aux courbes voluptueuses en devenant un démon du nom de Madama Butterfly, une femme papillon anthropomorphe de plusieurs étages qui séduit puis tue ses ennemis.

Elle n’est, entre autre, qu’une des des nombreuses invocations démoniaques à la disposition de Bayonetta dans cette suite tant attendue. Il s’agit d’ailleurs de la plus grande mise à jour de la série avec ses nouveaux démons, ses nouvelles armes et ses transformations. Madama et ses semblables rendent encore meilleur le combat déjà fantastique pour lequel la série est connue, dont la possibilité de les invoquer pour compléter d’ultimes combos. Alors que Bayonetta elle-même a toujours du punch, et du kick et des balles, vos combos toujours plus élégants les uns des autres enverront valser vos ennemis, lançant le Witch Time à chaque esquive bien manoeuvrée que vous placerez. Les invocations, quant à elles, rendent les dimensions des combats encore plus gigantesques.

Utilisant de multiples armes, comme le Colour My World, le G-Pillar, le yo-yo Ignis Araneae, le Dead End Express, le Ribbit Libido BZ55 et le Simoon, vous aurez la possibilité de vous transformer en de multiples créatures grâce à celles-ci et également à modifier vos combos, vos attaques à proximité et à distance et plus encore. Ajoutez à cela la possibilité d’invoquer des démons esclaves comme Gomorrah, Madama Butterfly, Phantasmaraneae, Wartain Gouon, Baal et Malphas. Je vous laisse donc imaginer toutes les possibilités qui s’offriront à vous dans les différents combats et défis qui seront disponibles. Bayonetta peut désormais équiper jusqu’à trois démons à la fois et les appeler à volonté au combat, ajoutant une touche de grandeur à vos combos comme mentionné plus tôt. Alternativement, les démons peuvent être maintenus en place pour s’attaquer à des ennemis plus gros. Cela dit, Bayonetta deviendra ainsi immobile et vulnérable aux attaques jusqu’à ce que vous relâchiez vos invocations. C’est un excellent système qui garde constamment les joueurs sur leurs gardes, testant leurs réflexes et récompensant toujours le style et l’expérimentation.

D’autres personnages sont également de retour, comme Jeanne, Rodin et Luka. Une nouvelle personne s’ajoute cependant à l’histoire, Violoa, une sorcière en formation qui utilise le Witch Time différemment. En fait, elle l’active en parant les attaques plutôt qu’en les esquivant. De son côté, elle est également aidée par une invocation démoniaque, Chouchou, un Cheshire aux allures du Cheshire Cat d’Alice au Pays des Merveilles, la gueule pleine de cros et d’arcs-en-ciel et se déplaçant sur un espèce de Grand bi volant, ces vélos avec une roue géante au devant et une petite roue en arrière. Encore là, une très grande preuve que cette dernière entrée dans la franchise est aussi ridicule et grotesque que ses prédécesseurs.

Nouveauté que je salue dans la franchise, le jeu a ajouté des arbres de compétences. Au lieu de faire des achats dans la boutique de Rodin, vous allez également pouvoir débloquer des compétences via des ensembles d’arbres. Que ce soit du côté de Bayonetta ou de ses démons, vous aurez beaucoup de liberté à choisir quelles compétences vous allez activer. Bien entendu, vous récupérer une nouvelle monnaie sur les Homonculus puisque ceux-ci ne sont pas des anges et cette monnaie vous permettra d’acheter sucettes, seringues, coeurs, perles et plus encore.

Une histoire qui colle, ce coup-ci

L’histoire principale de Bayonetta 3 voit le multivers s’effondrer car une créature, appelée Singularity, vise à tout détruire afin de créer l’Alphavers. Les homoncules sont la nouvelle menace que vous devrez affronterez et sont clairement très intimidants. Chaque affrontement sera intense, qu’il soit contre de petites créatures ou contre de gigantesques monstres immenses de la taille de l’Empire State Building. Cela crée une toile de fond narrative parfaite pour des décors qui brisent la réalité, comme surfer sur un démon à travers des villes enflammées qui s’effondrent en spirales dimensionnelles et chasser des ennemis de la taille de Godzilla, le tout couronné par Bayonetta elle-même ajoutant des commentaires impertinents, désobligeants, se léchant les lèvres d’excitation et envoyant des clins d’œil flirteurs alors qu’elle taquine et tourmente ses ennemis.

Donc, pour une fois, je suis en mesure de vous dire que l’histoire n’est pas si difficile à expliquer et vous en apprendrez beaucoup plus à chaque fois que vous avancerez dans les différents chapitres. Mais, en bref, trouver Sigurd et les Chaos Gates sera votre priorité, selon Viola, pour sauver le multivers des mains de Singularity.

La Nintendo Switch a ses limites

Malheureusement, un tel spectacle signifie aussi que Bayonetta 3 repousse les limites de la Nintendo Switch presque jusqu’au point de rupture. Les visuels sont incohérents, combinant des personnages principaux magnifiquement modélisés et détaillés, mais des personnages et des environnements d’arrière-plan ressemblant à ce que la PlayStation 3 et la XBox 360 pouvait nous offrir. Même la majorité des ennemis, qui ont un corps liquide où certains sont blindés et gigantesques, semblent avoir été conçus ainsi justement en raison de leur manque général de détails.

La qualité du visuel est également caché derrières des cinématiques démontrant des scènes époustouflantes et extrêmement exagérées de dévastation céleste ou de batailles extravagantes. Ces cinématiques sont d’ailleurs si souvent présentent et demeurent si longtemps qu’ils peuvent briser le tempo par moment, entre autre la scène devant Phantasmaraneae.

En conclusion

Cette envie de revenir à l’action témoigne à quel point PlatinumGames a rendu ce jeu formidable. Les contrôles sont nets, précis et sans pardon. Les combos sont dévastateurs et les démons escalves feront des ravages sur le passage de notre héroïne à talons qui invoque des papillons à chaque pas. Vous trouverez probablement ma dernière phrase ridicule mais, en fait, c’est ÇA, Bayonetta. C’est ridicule de toutes les bonnes manières et à tous les bons moments, tout en faisant évoluer les combats très importants de la série de manière passionnante. Les fans seront heureux du retour du jeu, peu importe qui incarne la voix de Bayonetta. Même si j’ai un faible pour celle d’Hellena Taylor, je me dois de dire que Jennifer Hale a fait un travail remarquable également. Bayonetta 3 élargit la franchise en s’appuyant sur les points forts des deux premiers jeux de manière significative et inventive, tandis que les nouveaux joueurs ne connaissant pas cette série seront ravis par la ruée vers l’étrangeté pure et non filtrée à l’écran à tout moment, l’action intense à l’indice d’octane élevé et le fait de pouvoir botter des culs grâce au Witch Time, le tout sous une trame sonore absolument géniale. Ses visuels datés, parfois boueux, sont clairement son plus gros défaut, mais quand tout le reste est si excitant, c’est un péché pardonnable. L’histoire principale prendra environ 13 heures à compléter mais, si vous voulez vraiment savourer tout le jeu, attendez-vous à plus de 40 heures d’action!

Un énorme “MERCI” à Nintendo pour la copie du jeu!

Nom du jeuBayonetta 3
Date de sortie28 octobre 2022
DéveloppeurPlatinumGames
SérieBayonetta
ÉditeurSEGA, Nintendo of America
Plates-formesNintendo Switch
GenreJeu de combat, Hack ‘n’ Slash, jeu d’action-aventure
Mode de jeuSolo
LangueMultilingue (français inclus)

Bayonetta 3

79.99$
9

Graphismes

8.2/10

Trame Sonore

9.4/10

Jouabilité

9.6/10

Scénario

9.0/10

Durée de vie

8.7/10

Pour

  • De superbes ajouts au jeu, comme les arbres de compétences
  • Une trame sonore géniale
  • Des contrôles nets et précis
  • Une très bonne histoire
  • De l'action à profusion

Contre

  • Les graphismes sont limités
  • Le mode principal n'est pas assez long! On en veut plus!
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Père de famille, gamer, chroniqueur pour Métro Média, développeur de jeu indépendant et programmeur dans la vie de tous les jours : j'initie mes enfants au plaisir du gaming avec les classiques des anciennes générations ainsi que les jeux récents.
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