TEST – Children of Silentown vous amène dans une forêt infestée de monstres

Incarnez Lucy dans ce jeu qui vous fera investiguer les monstres mystérieux entourant le village de Silentown

Lucy habite le petit village de Silentown avec son père et sa mère. Entouré d’une forêt dense qu’on dit inoffensive le jour, le village se méfie toutefois de ce qui s’y cache la nuit venue. Des monstres, dit-on, qui s’empareraient à jamais de ceux qui auraient le malheur de s’y aventurer au coucher du soleil. Développé par Elf Games et Luna2 Studio et édité par Daedalic Entertainment, Children of Silentown est un jeu d’aventure en point-and-click qui vous mettra dans les souliers de Lucy, qui décide de mener son enquête sur ces monstres mystérieux suite à la disparition de sa mère. Disponible depuis le 11 janvier de cette année, il est jouable sur Nintendo Switch, PC et XBox Series S|X.

Un mystère interdit

Le village de Silentown est tranquille. Très tranquille. Votre histoire débute lorsque Lucy est chargée par sa mère de partir faire des courses pour le festival du village qui arrive à grands pas. Vous aurez alors l’occasion de visiter le village à votre guise ainsi que les gens qui l’habitent. La division qui existe entre les adultes et les enfants est mise de l’avant rapidement. Les plus jeunes sont téméraires, curieux et innocents. Les plus vieux sont froids, prudents et peu bavards. On vous raconte cette histoire, selon laquelle, depuis toujours, le village est contraint d’éviter la forêt la nuit, car les créatures qui y rôdent sont dangereuses. Très peu de détails nous sont donnés ; on nous demande simplement de ne pas déroger aux règles.

Après rencontré les habitants, fait vos courses et joué avec vos amis, vous rentrez chez vous, au moment où votre mère part rendre quelque chose à son amie. Il est tard. Elle ne rentrera jamais. Suite à sa disparition, Lucy se met en tête de découvrir ce qui se cache derrière ce mystère de la forêt, et pourquoi les adultes sont si réticents à partir chercher les disparus.

L’histoire de Children of Silentown est empreinte de mystère et se découvre petit à petit à travers les cinq chapitres qui composent le jeu. Je laisse donc aux joueurs le plaisir de découvrir comment le tout se termine, en précisant qu’il existe 4 fins possibles au jeu, dont l’une est secrète. J’ai trouvé les thématiques abordées intéressantes et les différentes fins, même s’il est possible de les interpréter différemment, abondaient toutes vers la même conclusion pour moi, rendant l’expérience cohérente, à défaut d’être très claires.

Trouvez, assemblez et… chantez

Le gameplay de Children of Silentown est tout simple. En vous promenant dans le village, vous aurez l’occasion de discuter avec les gens, de ramasser des objets et de les faire interagir avec le monde autour de vous, dans la plus belle tradition des point-and-click. Évidemment, vous pouvez également combiner des objets ensemble pour en former un nouveau. Par exemple, combiner un drap et une couverture pour en faire une corde, puis la corde avec un crochet pour en faire un grappin. Le système fonctionne assez bien, même si j’ai souvent eu l’impression de devoir tester chaque objet un par un devant chaque point d’intérêt dès que j’étais bloqué quelque part. C’est efficace — une des solutions fonctionne toujours — mais ça ne fait pas un gameplay super engageant. J’ai trouvé que quelques fois, une solution qui aurait dû fonctionner ne fonctionnait pas, parce que ce n’est pas ce que le jeu voulait que je trouve, alors qu’une autre fonctionnait simplement parce que le jeu le demandait… alors que ça ne faisait aucun sens réellement.

Outre, la cueillette et l’assemblage d’objet, un autre élément essentiel au gameplay de Children of Silentown, c’est l’utilisation de chansons. Votre mère, amatrice de chansons, vous apprendra très tôt à utiliser le chant pour faire ressortir des secrets cachés. Révélez ce qui est caché au grand jour, ou encore faites dire aux habitants ce qu’ils refusent de partager. La chanson deviendra votre meilleure amie dans la résolution d’énigmes. Il existe quatre chansons à débloquer. Chacune d’elles est composée de 3 notes qu’il vous faudra trouver dans le monde en interagissant avec tout ce qu’il est possible de le faire. Chacune de ces chansons a un effet et une utilisation qui lui sont propres.

Même si j’ai trouvé qu’il s’agissait d’une mécanique intéressante en théorie, j’ai trouvé qu’encore une fois, je me retrouvais souvent à essayer chaque chanson l’une après l’autre sur tous les éléments interactifs de l’écran dès que j’étais bloqué quelque part. Et comme pour les interactions d’objets décrits plus tôt, c’est efficace, mais pas très intéressant.

Des puzzles réussis

Lorsqu’une chanson débloque un élément important pour l’avancement du jeu, vous aurez un puzzle à résoudre, sous forme de mini-jeu. Il en existe un pour chaque chanson, mes préférés étant ceux correspondant à la chanson des enfants et ceux pour la chanson de la mère.

Dans le premier cas, vous aurez à résoudre une sorte de labyrinthe en déplaçant le fil d’une aiguille à coudre sur un morceau de tissu en vous assurant bien de lacer correctement tous les boutons qui s’y trouvent. Les boutons à quatre trous doivent être lacés tant à l’horizontale qu’à la verticale, alors que les boutons à deux trous doivent être lacés uniquement dans une direction, selon l’orientation du bouton.

Dans le second cas, vous devrez faire tourner des tuiles sur un grillage de façon à paver un chemin du point de départ à un point d’arrivée. Le hic, c’est que seulement la première tuile est amovible ; pour faire bouger les autres, vous devez les relier entre elles à l’aide de rouages. Même si j’ai trouvé ces énigmes beaucoup plus complexes et moins amusantes que les premières, je dois admettre qu’elles étaient bien pensées.

Une ambiance belle et sombre tout à la fois

Le charme de Children of Silentown se trouve dans son esthétique. La palette artistique du jeu est sublime, son style de dessin colle parfaitement à ce conte de fées sombre. Les grands yeux vides des personnages viennent accentuer ce manque de passion et de défiance envers cette fatalité qui accable le village de Silentown. Il semble, par moment, que seule Lucy, la protagoniste, la seule qui ose affronter les ténèbres de la forêt, soit capable d’exprimer la moindre émotion dans ses yeux. Vous ne tomberez certes pas en bas de votre chaise avec la qualité visuelle du jeu, mais son style fonctionne si bien avec l’histoire racontée, alors on lui pardonne.

Au niveau de la bande sonore, il y a très peu à dire. Nous avons droit à quelques lignes de narration à des moments clés de l’histoire, mais, au-delà de ça, seuls les musiques d’ambiance et les chants de Lucy viennent égayer votre aventure. Même si l’ambiance musicale me semblait compétente et immersive manette en main, j’avoue ne me rappeler d’aucun air en particulier au moment d’écrire ces lignes. Considérez donc la bande sonore compétente, sans être exceptionnelle.

Conclusion

Children of Silentown est une expérience amusante, pour peu que vous soyez prêts à accepter quelques incohérences au niveau du gameplay. Un conte de fées dont la plus grande force est une histoire intéressante, qui ne manquera pas de vous faire réfléchir, du moins quelques instants suivant la conclusion. Un point-and-click charmant que vous pourrez compléter en 6 à 9 heures, selon votre rigueur à collectionner les différentes vignettes disséminées dans le monde. Si le style et l’histoire du jeu semblent être un mariage parfait, je ne peux m’empêcher de penser que le titre avait plus de potentiel qu’en démontre le produit fini. Néanmoins, Children of Silentown est un jeu qui vaut la peine d’être joué, même si je conseillerais d’attendre un solde dans son cas.

Un énorme « Merci » à Daedalic Entertainment pour la copie du jeu.

Children of Silentown

26.99$

7.4

Graphismes

7.5/10

Trame Sonore

7.0/10

Jouabilité

7.0/10

Scénario

7.5/10

Durée de vie

8.0/10

Pour

• Ambiance réussie
• Puzzles super intéressants
• Histoire pertinente à plusieurs fins
• Différentes interprétations d'un thème commun

Contre

• Gameplay qui tombe souvent dans l'essai et erreur
• Impression général d'un très bon jeu qui n'a pas atteint son plein potentiel

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