Quand FromSoftware s’aventure dans le roguelike coopératif…
Après avoir marqué l’industrie avec une série de jeux exigeants ayant défini un genre à part entière, les Soulslikes, FromSoftware surprend en explorant de nouveaux horizons.
Elden Ring: Nightreign est un spin-off issu de l’univers d’Elden Ring, mais exclusivement pensé pour la coopération en ligne. Un an après la sortie de Shadow of the Erdtree, l’extension saluée d’Elden Ring, le studio revient avec une proposition aussi inattendue qu’audacieuse : fusionner l’ADN des Soulslike avec les mécaniques d’un roguelite.
Disponible depuis le 30 mai 2025 sur PC, Xbox Series X|S et PlayStation 5, le jeu est vendu à 53,49 $ pour la version standard et 73,49 $ pour l’édition Deluxe incluant les futurs DLC.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, une précision s’impose : je suis un passionné des jeux FromSoftware (Demon’s Souls, Dark Souls, Bloodborne…), mais j’ai fait un effort sincère pour rester aussi objectif que possible dans cette critique. Mon but est de livrer un regard honnête, au-delà de mes préférences ou de l’attachement personnel que j’ai envers ce studio.
Et cela commence par un constat essentiel : Elden Ring: Nightreign n’est pas un soulslike classique. Il s’agit d’abord et avant tout d’un roguelite dans l’univers d’Elden Ring, qui lui est un soulslike. Cette distinction est cruciale, car elle explique en grande partie pourquoi le jeu divise les joueurs et les joueuses. Si vous espériez une extension ou un DLC d’Elden Ring, vous risquez d’être déçu, car il s’agit vraiment d’un spin-off. Mais si vous acceptez l’idée d’un roguelite coopératif ancré dans cet univers, l’expérience peut s’avérer particulièrement intéressante. En ce qui me concerne, j’y ai déjà consacré plus de 35 heures en moins d’une semaine — un exploit, étant donné que je ne suis pas friand de roguelites en général.

Scénario et univers
Lors de la phase de test réseau, j’avais déjà été séduit par la boucle de gameplay et les idées proposées par FromSoftware. Mon inquiétude principale portait toutefois sur l’intégration du lore, pilier fondamental des productions du studio, qui est reconnue pour ses univers très détaillés.
Contre toute attente, le studio a pris soin d’étoffer son univers et cela m’a rendu très heureux. Chaque personnage jouable est doté d’une trame narrative personnelle, de quêtes uniques et d’un lien singulier avec l’univers d’Elden Ring. Ces éléments narratifs permettent de varier l’expérience entre deux expéditions et d’offrir une pause bienvenue entre les combats intenses et le mode multijoueur. Évidemment, vous pouvez compléter les quêtes personnelles des personnages en multijoueur, mais j’ai trouvé cela plus agréable de le faire en solo. À vous de voir!

Enfin, un élément que j’apprécie beaucouup dans le jeu, et qui divise aussi, c’est la réutilisation de boss et d’enemis issus des autres jeux du studio. J’adore pouvoir affronter à nouveau des boss de Dark Souls 1 ou 2, je trouve que cela ajout un brin de nostalgie que j’apprécie énormément.
Mais alors, qu’est-ce que Nightreign exactement ?
Le jeu repose sur un concept d’expéditions dans lesquelles vous aurez comme objectif de vaincre un Nightlord, le boss final d’une expédition donnée. Pour y parvenir, il faudra survivre à deux cycles complets de jour et de nuit.
- Le jour, vous explorez des donjons, affrontez des boss secondaires et récupérez de meilleurs équipements pour votre personnage. Vous devrez cependant être stratégiques dans les choix d’équipements que vous prendrez, car chacun des boss des expéditions a ses faiblesses et chaque personnage jouable à ses affinités avec certaines armes, sorts et talismans.
- La nuit, un boss plus coriace vous attend, et il faudra le vaincre pour progresser et continuer vers la 2e journée (ou vers le boss finale si vous êtes rendue à la seconde nuit).
- Une fois les deux cycles complétés, vous affrontez le Nightlord, dernier obstacle de votre expédition.
La boucle de gameplay, bien que répétitive — comme c’est souvent le cas dans les roguelites — s’avère particulièrement accrocheuse et addictive. Il faut simplement garder en tête que Nightreign est d’abord un roguelite dans sa structure de jeu, ne vous attendez pas à réussir du premier coup!

Graphismes
Sur le plan technique, Nightreign ne cherche pas à impressionner. Le moteur maison de FromSoftware montre ses limites visuelles, mais l’essentiel est ailleurs : la direction artistique, une fois de plus, est remarquable. C’est une des grandes forces du studio.
Chaque environnement est soigneusement réfléchi, les palettes de couleurs sont bien choisies, et le design des zones conserve cette capacité unique à susciter l’intérêt et la curiosité des joueurs et des joueuses. On reconnaît immédiatement la signature du studio, plus préoccupé par l’ambiance que par la prouesse graphique. C’est d’ailleurs quelque chose qu’ils affirment ouvertement.

Design sonore
L’ambiance sonore est, sans surprise, de bonne qualité. La musique accompagne bien les moments d’exploration et de tension, et les bruitages d’ambiance contribuent aussi à l’immersion.
Un petit bémol toutefois : certains effets sonores — notamment les explosions et autres gros buits — sont mixés beaucoup plus fort que les autres sources audio, ce qui oblige parfois à réajuster manuellement les différents volumes des sources audio. Un défaut récurrent dans les jeux du studio, mais rien qui vous fera désinstaller le jeu. Dans l’ensemble, l’aspect audio est une belle réussite.

Gameplay, mécaniques et accessibilité
Le gameplay repose sur un mélange d’exploration, de stratégie et de coopération. Planifier son itinéraire, choisir les donjons à explorer et coordonner les attaques avec ses coéquipiers : voilà ce qui rend Nightreign aussi prenant et addictif. Je vous avouerais qu’en écrivant ce texte, j’ai tout simplement le goût de prendre une pause et de retourner sur le jeu…
Mais cette expérience prend tout son sens en multijoueur. En solo (même accompagné d’inconnus en ligne), le jeu peut devenir frustrant, notamment à cause de l’absence de système de communication clair. Seul un système de ping est disponible, ce qui limite la coordination. Pire encore : en ligne, il arrive que certains joueurs quittent une expédition en plein milieu. Dans un jeu aussi exigeant, perdre un allié compromet sérieusement vos chances de réussite. Heureusement, un mode duo est en développement, ce qui pourrait atténuer ces frustrations.
Le vrai point décevant reste toutefois l’absence de crossplay. Dans un jeu exclusivement multijoueur, c’est un oubli difficile à justifier, surtout en 2025. Nombreux sont les joueurs à avoir été freinés par cette limitation. C’est dommage de ne pas laisser une chance au jeu simplement parce qu’on ne peut pas jouer avec nos amis sur d’autres plateformes que la nôtre. Pour un studio de cette envergure, c’est vraiment décevant.

Conclusion
Que vaut vraiment Elden Ring: Nightreign ? Pour un studio qui ose sortir de sa zone de confort, la tentative est très bien réussie. Le jeu propose une expérience coopérative originale, dynamique et immersive, bien ancrée dans l’univers d’Elden Ring.
Mais quelques absences notables (chat vocal/textuel, crossplay, mode duo encore en dévelopement) freinent son plein potentiel. C’est dommage, parce qu’avec ces ajouts, Nightreign pourrait bien devenir une référence dans le genre.
Somme toute, j’aime le temps que je passe sur le jeu, mais j’ai l’impression qu’il sera vite oublié et c’est dommage. Cependant, je tiens encore une fois à souligné le courage de FromSoftware de sortir de sa zone de confort et de proposer une nouvelle aventure coopérative en ligne.
Nom du jeu | Elden Ring Nightreign |
Date de sortie | 30 mai 2025 |
Développeur | FromSoftware |
Franchise | Elden Ring |
Éditeur | Bandai Namco |
Plates-formes | PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series S/X |
Genre | Roguelite / Soulslike |
Mode de jeu | Solo et multijoueur |
Langue | Français, Anglais |