Des animaux mutants aux traits nostalgiques
C’est dans un univers dystopique que Fight’n Rage nous transporte alors qu’une guerre fait rage entre les humains et les animaux mutants dirigés par The Boss. Nos trois héros devront donc se frayer un chemin parmi la racaille et tenter de trouver le repère de The Boss pour mettre fin à son règne.
L’inspiration de Street Fighters transparait dans les différents designs d’ennemis de Fight’n Rage : des chats qui électrocutent comme Blanka, aux cochons à ventres proéminents qui ne sont pas sans rappeler Edmond Honda ! Je vous laisse découvrir les autres références, elles sont nombreuses et l’aspect nostalgique frappe fort. Que ce soit dans leur design ou dans les attaques qu’ils exécutent, on reconnait rapidement une foule de personnages iconiques des jeux de l’époque.
D’ailleurs, les animations et les attaques des ennemis sont très bien rendues. Il y a également une belle variété de mutants à affronter, parfois même un peu trop en même temps : on a l’impression d’être à la ferme ! Les couleurs des ennemis sont vibrantes et contrastent avec un paysage dans l’ensemble plutôt terne et vaporeux qui ne m’a pas tellement accroché l’œil.
Des embranchements significatifs
L’histoire nous parait d’abord assez classique : après tout, les Beat “em Up ne sont pas reconnus pour être des jeux particulièrement riches en narration. La narration n’est pas une partie très intéressante de Fight’n Rage et pourtant, la façon dont on y joue et les décisions que nous prenons font varier la fin du jeu. C’est huit fins différentes qu’il est possible de découvrir en choisissant des embranchements différents ou bien en effectuant certaines actions précises à des moments clés. Il y a donc huit fins par héros et par combinaison de héros. Donc, en tout, c’est 56 fins possibles. Bon, j’ai spécifié huit au départ, et tenez-vous en à ce chiffre, puisque la plupart des autres fins, même avec différents héros ou combinaisons de héros lorsqu’on joue à plusieurs, ça ne change pas grand-chose, sinon une ou deux phrases de dialogues. Malgré les huit fins, l’histoire n’est pas l’intérêt principal de ce jeu, vous l’aurez deviné.
Par contre, il n’en reste pas moins que c’est significatif dans un jeu de ce genre, d’avoir autant de fins possibles. Ça ajoute à la rejouabilité et pour un Beat ’em Up, c’est crucial d’arriver avec une proposition comme celle-là. Considérant que de faire le jeu de bout en bout peut prendre environ 1h30 au début et moins d’une heure lorsqu’on connait les mécaniques, c’est important d’avoir une source de rejouabilité. La quantité de contenu à débloquer est l’autre facteur intéressant à ce niveau, vous le verrez plus bas !
Jouabilité
Dans un Beat ’em Up, la jouabilité est sans contredit l’élément le plus important et Sebastian Garcia l’a bien compris dans son itération ! Les trois personnages principaux disponibles possèdent tous un style de jeu différent. Gal est la plus rapide, F.Norris le plus technique et Ricardo le plus fort. Évidemment, cela vient avec une contrepartie pour chacun des protagonistes. Côté contrôle, c’est très réactif. Plusieurs attaques sont possibles et pour chacun des personnages, ça fonctionne de la même façon. Il existe différents enchainements au sol, en aérien, en courant et en agrippant les ennemis. Il y a aussi une attaque spéciale qui se décline aussi en quelques variantes selon la direction dans laquelle on la déclenche. Bref, ça semble assez simple aux premiers abords.
Le jeu propose un mode entrainement avec trois niveaux d’avancement. Le premier niveau nous montre les enchainements de bases alors que les suivants sont beaucoup plus complexes et proposent des combos assez étonnants ! Chaque personne a son entrainement à lui et cela permet au joueur de se familiariser avec les différents enchainements. Après quelques heures, on se dégourdit et on réussit à sortir quelques combos bien satisfaisants. C’est d’autant plus jouissif quand on continue d’attaquer un ennemi déjà mort : il finit par exploser et donne des points supplémentaires qui ne seront pas négligeables ! On finit par courir après ces explosions : on en veut toujours plus.
Profitez bien des entrainements pour aiguiser vos habiletés, vous en aurez besoin. Fight’n Rage n’est pas un jeu facile à jouer seul ! Heureusement, il est possible de poursuivre, même si vous atteignez le Game Over après avoir écoulé vos trois vies. Vous revenez simplement au début du niveau auquel vous étiez, avec vos vies.
Beaucoup de contenu, mais à quel prix ?
Le jeu regorge de contenu et en fait un des rares Beat “m Up avec une durée de vie plus qu’intéressante. En plus des dizaines de fins différentes, vous aurez aussi à débloquer la majeure partie du contenu, en l’achetant ! Rassurez-vous, rien à sortir de vos poches: il est plutôt question d’investir du temps pour accumuler des pièces sur un système basé sur votre efficacité en mode arcade (un pourcentage des points que vous ferez). Ces pièces servent à acheter les contenus du jeu qui sont bloqués. Ainsi, vous pourrez débloquer, entre autres, des modes de jeux supplémentaires, la possibilité de jouer à plusieurs avec un ou deux joueurs contrôlés par l’ordinateur, des costumes pour les trois héros, et tous les ennemis rencontrés en personnage jouable dans le mode arène un contre un. Vous aurez besoin d’un nombre astronomique de pièces pour pouvoir tout débloquer et donc, vous allez devoir jouer… beaucoup, peut-être un peu trop !
Une trame du tonnerre
La seule chose que Sebastian Garcia n’a pas fait lui-même pour Fight’n Rage, c’est la musique. Il a collaboré avec un compositeur exceptionnel, Gonzalo Varela. C’est une superbe trame sonore de 44 pièces qu’il nous propose. La pièce phare, Destiny, est vraiment un chef d’œuvre à découvrir et reflète tellement bien l’ambiance des Beat ’em Up. Un mélange de guitare électrique et d’électro qui convient parfaitement à la dystopie de Fight’n Rage. Cette trame sonore jouera dans mes oreilles souvent, je vous le dis.
En conclusion
C’est mon deuxième jeu créé par un seul développeur en peu de temps. J’avais été stupéfait du travail qu’avait abattu Matthias Linda avec Chained Echoes. Ici, l’œuvre de Sebastian Garcia vient se tailler une très belle place dans la lignée des Beat ’em up classiques aux côtés des plus grands comme Double Dragon, Final Fight et Streets of Rage. J’ai adoré mon expérience gameplay : après quelques heures, on se sent à l’aise et, bien que le jeu soit parfois très difficile, c’est vraiment super satisfaisant de réussir un niveau sur lequel on planche depuis plusieurs minutes. Cela dit, la difficulté lorsque l’on joue à plusieurs est diminuée mais l’expérience est tout aussi plaisante ! La possibilité de jouer en ligne aurait été vraiment une belle addition au jeu.
Ouvrir un jeu et voir que plus de la moitié du contenu est à débloquer en jouant peut être rébarbatif pour quelques joueurs. Je peux comprendre, surtout pour ce style de jeu, qu’on veut que l’expérience soit disponible au complet dès le départ. C’est un couteau à double tranchants. Autant j’étais excité à l’idée de débloquer plein de contenu, autant, après plusieurs heures, j’aurais aimé pouvoir y avoir accès sans devoir continuer de grinder des pièces pour débloquer ces fameux modes de jeux. Cela dit, cette technique apporte forcément un bon niveau de rejouabilité, quoiqu’un peu forcé ! Les différentes fins sont un meilleur moyen, selon moi, d’augmenter la rejouabilité sans rebuter les joueurs qui veulent vivre toute l’expérience sans devoir passer des heures à débloquer du contenu.
Fight’n Rage est un excellent Beat ’em Up. La profondeur dans la jouabilité est surprenante, la musique est tout simplement sublime et c’est particulièrement ces points qui m’intéressent d’un jeu dans ce style. La durée de vie est augmentée considérablement par les choix du développeur de verrouiller la plupart du contenu au départ, un choix audacieux qui ne fera pas l’unanimité. Un jeu difficile dans l’ensemble, mais qui pardonne bien en vous faisant recommencer avec toutes vos vies au début du niveau dans lequel vous êtes mort et en offrant un mode facile (à débloquer bien sûr !). À jouer avec des amis pour un maximum de plaisir !
Un énorme “MERCI !” à SebaGamesDev pour la copie du jeu!
Nom du jeu | Fight’n Rage |
Date de sortie | 26 septembre 2019 |
Développeur | SebaGamesDev, Blitzworks |
Série | |
Éditeur | SebaGamesDev, Blitzworks |
Plates-formes | Nintendo Switch, PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series S|X |
Genre | Jeu de combat, Beat ’em Up |
Mode de jeu | Solo, Coop |
Langue | Multilingue |