Ceux et celles qui connaissent Goichi “Suda51” Suda savent qu’il est passé maître dans l’art de rendre la folie accessible
Dans l’introduction du jeu, vous verrez la séquence d’animation qui avait été dévoilée concernant No More Heroes 3 de Grasshopper Manufacture. Un jeune garçon, Damon, voit une météorite s’écraser et, par la suite, trouvera des traces ressemblant à du sang. Il trouvera, ainsi, une petite créature bleue bizarre appelée FU qu’il décidera de protéger contre les agents fédéraux qui enquêtent sur place. Vint le moment où Damon, assisté de FU, construira une fusée pour aider son étrange ami à retourner d’où il vient.
Vingt ans plus tard, FU reviendra sur Terre comme promis. Maintenant un gigantesque extra-terrestre aux traits humanoïdes, il se fait appeler Prince Jess-Baptiste VI. Accompagné de ses super-héros, il ne veut qu’une chose : éradiquer la planète Terre-515 comme il l’a fait avec d’autres planètes d’autres systèmes solaires au courant des dernières années. Ce coup-ci, plutôt que de tout détruire sur son passage, il proposera aux humains la possibilité de survivre : se battre contre les 10 super-héros venus d’ailleurs.
Fou, déjanté et rempli d’action
Si vous ne connaissez pas la franchise No More Heroes ou les autres jeux de Suda51 comme Lollipop Chainsaw, Killer7, Killer is Dead, Shadows of the Damned ou même Let It Die alors vous risquez de faire le saut! C’est un jeu complètement déjanté, bizarre, qui vous donne l’impression d’être en train de regarder et de vivre un anime plus grand que nature.
Comparativement à No More Heroes ou Travis Strikes Again: No More Heroes, ce nouveau titre est beaucoup plus créatif. Muni de votre Beam Katana, de votre Death Glove ou de votre robot Henshin, vous aurez la possibilité de faire des attaques faibles, puissantes, utiliser des missiles, trancher vos adversaires en deux et leur foutre votre pied au derrière.
Décidément, pour ceux et celles qui croient encore que la Nintendo Switch est une console “familiale”, ce jeu classé Mature 17+ démontre clairement que la console nipponne peut offrir plus que des petits jeux où vous sautez sur des mignons petits goombas avec des oreilles de chat. Qui plus est, No More Heroes 3 propose trois niveaux de difficulté et laissez-moi vous dire que même en difficulté “normale”, vous risquez de morfler quelques fois contre les boss, surtout si vous ne trainez pas de sushis curatifs avec vous et, surtout, n’oubliez pas d’aller aux toilettes avant d’affronter vos pires ennemis, question de pouvoir sauvegarder la partie!
No More Heroes 3: pas qu’un jeu d’action
Suda51 ne lésine absolument pas dans le burlesque et le loufoque. Non seulement No More Heroes 3 est riche en action mais il est également accompagné d’une trame sonore géniale qui donne envie de posséder la trame complète pour la réécouter encore et encore, des graphismes étranges et bien agencés, des mini-jeux tordants et de nombreuses scènes humoristiques avec des situations de conversations absurdes ou même des meurtres exagérément brutaux. Au niveau des mini-jeux, il y en a une panoplie tous plus étranges les uns des autres, allant du tout premier où l’on entend Travis parler d’un vieux jeu vidéo japonais, Deathman, ou d’autres dans lesquelles vous devez lancer une baballe à Jeane le matou, déboucher des toilettes publiques pour réussir à faire sa pause caca pour sauvegarder ou même tondre le gazon.
La façon dont la progression de l’histoire est présentée est, à sa façon, digne des émissions de télé dans notre jeunesse où nous avions des figurines présentées dans des publicités télévisuelles, dévoilant les différents super-héros à vaincre pour monter dans le classement.
Le côté négatif du jeu
Bien que le jeu soit rapide dans les combats, déjanté, rempli de clichés de la culture japonaise et américaine, il faut savoir que No More Heroes 3 n’est pas parfait non plus. Premièrement, les temps de chargement sont quand même longs lorsque l’on se déplace dans les différentes zones. Ensuite, les combats sont un peu difficiles à manœuvrer car la prise de vue de la caméra, même quand on cible un ennemi, peut créer problèmes. De plus, certaines des touches, entre autres tenir R et appuyer vers le haut avec R3 pour recharger la batterie de la Beam Katana, rendent la gestion du combat un peu plus complexe. Finalement, il m’est arrivé par moment d’avoir des baisses de taux de rafraichissement d’images, surtout sur la moto de Travis.
Cela dit, la variété d’actions possibles en jeu ainsi que les différents boss à vaincre feront probablement oublier tous les petits soucis que vous avez. Sans oublier, bien entendu, la qualité audio-visuelle du jeu. Certes les textures sont grossières et les jeux de lumière et d’ombre sont quasiment inexistants, il n’en demeure pas moins un délice pour les yeux et un délire pour le cerveau.
En conclusion
Pour conclure le tout, je dirais que No More Heroes 3 a livré ce qu’il avait promis : de l’action démesurée, des scènes débiles, des dialogues loufoques, des personnages plus grands que nature et de la stupidité exponentielle. Les combats vont vous faire sacrer, la musique va vous combler et le contenu global va vous surprendre encore plus que vous n’auriez pu imaginer pour au moins une bonne vingtaine d’heures. En revanche, si vos attentes au niveau “technique” du jeu sont élevées, alors vous risqueriez d’être déçu!
Un énorme “MERCI” à Grasshopper Manufacture pour la copie du jeu!