Resident Evil Village est la suite directe de Resident Evil 7: Biohazard qui se déroulait, quant à lui, en Louisiane
Que dire autre que le fait que j’avais vraiment hâte de pouvoir mettre la main sur ce jeu, étant un fan de la franchise de Resident Evil depuis ma jeunesse, ayant parcouru la majorité des titres précédents avec engouement et passion.
Voilà que Capcom a enfin lancé le dernier titre de la franchise, Resident Evil Village (ou Resident Evil VIII), qui est une suite directe du précédent titre, Resident Evil 7: Biohazard.
Une entrée en matière à la fois belle, inspirante que troublante et dérangeante
Présenté à la première personne, comme son prédécesseur, Resident Evil Village vous place dans la peau d’Ethan Winters, l’homme ordinaire qui était à la recherche de son épouse, Mia, qui avait disparue. Vous pourrez, entre autres, revivre une partie de l’histoire de Resident Evil 7: Biohazard et de la résidence des Baker.
Trois années se sont écoulées depuis les événements en Louisiane. Mia, Rose, votre nouveau-né, et vous habitez maintenant en Europe et tentez de vivre votre vie le plus paisiblement possible. Le jeu débute alors que Mia raconte une légende locale pour endormir la petite Rose, puis ira préparer le repas pendant que vous allez endormir la petite.
Bien que vous tentiez d’oublier ce qui s’est produit en Louisiane, vous n’êtes pas en mesure de le faire et Mia commence à être fatiguée d’en entendre parler. Malheureusement, au moment où elle décide de vous dire d’arrêter de vous inquiéter, une vitre volera en éclat et une balle ira se loger dans la poitrine de la jeune mère, suivi d’autres décharges de balles. Chris Redfield et son escouade entreront dans votre domicile en s’excusant, puis kidnapperont Rose. Tentant de la sauver, vous serez assommé à votre tour et emmené ailleurs.
Au moment de vous réveiller, vous serez dans la neige, étendu au sol, le camion ayant eu un grave accident et tous les passagers, armés, auront péri.
Bienvenue en Transylvanie
Comparativement à ce que nous connaissons de la franchise de Capcom, ce coup-ci vous êtes plongé en Roumanie dans un village reculé aux allures ancestraux surplombé par un gigantesque château, celui des Dimitrescu.
Devant une intrigue quelque peu complexe, vous penserez forcément que Rose est captive dans le château des Dimitrescu. Cela dit, à peine arrivé au château que vous serez accueilli par Heisenberg qui vous mènera à Mère Miranda, la préférée de tous, Alsina, ainsi que le seigneur Salvador Moreau.
Même mécanique, même point de vue
La mécanique du jeu, à la base, n’a pas énormément changé comparativement à Resident Evil 7. Cependant, il est maintenant possible d’avoir un système de compteur qui permet à Ethan de repousser l’ennemi au loin lorsqu’il se fait attaquer. Ceci peut être très avantageux par moment, croyez-moi! Là où le bât blesse, cependant, est le fait que chaque ennemi tué laisse tomber des ressources ou de l’argent, permettant de fabriquer des munitions ou même des achats auprès du Duc, poussant ainsi le joueur à pouvoir tirer des balles à profusion avec le fusil de chasse récupéré dans la première heure de jeu. Vous serez donc porté à neutraliser toute menace se dressant devant vous plutôt que de tenter de les contourner. Massacrer des Lycans deviendra donc votre passe-temps lors de votre première partie.
Vous avez bien lu! Des Lycans! Ces créatures mi-homme, mi-loup, communément appelé des loups-garous. Ce sont les aberrations auxquels vous ferez face, remplaçant les traditionnels zombies ou même les créatures fongiques de Resident Evil 7. Qu’à cela ne tienne, ces créatures sont reconnues pour être redoutables, rapides et très agiles alors faites attention!
Bien entendu, il y aura aussi d’autres créatures que vous affronterez lors de votre périple, dont des difformités créées artificiellement. Autre point, ne vous attendez pas à devoir vous battre contre une seule créature à la fois! Dans Village, vous aurez souvent à affronter des créatures se déplaçant rapidement, en meutes, vous forçant à exploiter les combats rapprochés ou même les grenades assourdissantes.
Comparativement à d’autres jeux Resident Evil, j’aurais tendance à dire que Capcom a tenté de cibler un jeu qui est un peu plus “Arcade” dans son approche. Dans les précédents titres, nous pouvions avoir facilement un sentiment d’impuissance car il nous manque de munitions ou nous nous faisons chasser par une créature beaucoup trop puissante pour nous, etc.
Capcom a tenté de redonner la dose d’amour que les gens ont aimé des précédents titres, notamment Resident Evil 4, sachant que les gens ont commencé à décrocher un peu à partir du cinquième et du sixième jeu de la série. Ils y feront donc l’ajout d’un personnage très intéressant et important : le Duc. Il s’agit d’un marchand sympathique qui nous rappellera le vendeur Ganado de RE4, qui sera disponible dans presque toutes les zones que vous allez explorer. Vendant armes, munitions et autres babioles, il pourra également vous aider à améliorer votre arsenal ou cuire la viande que vous lui apporterez.
Un autre gros changement a été apporté : les objets utilisés pour l’artisanat, pour la première fois de la série, ne prendront pas de place dans votre inventaire. Pareil, ici, pour les objets-clés qui, eux, ne sont pas placés dans l’inventaire régulier.
Exploration et histoire
Dans Resident Evil Village, il y a peu de place pour de longues énigmes élaborées et le retour en arrière est limité qu’à certaines zones. Le joueur sera donc amené à quelques reprises à suivre des phases de jeu très linéaires et où l’on vous guide d’un bout à l’autre.
D’un côté plus positif, le système de progression du jeu et le développement du personnage est sont tellement bien ajustés que vous progresserez dans certaines situations que vous aurez l’impression de rassembler un énorme puzzle sur les histoires et légendes d’horreurs, tel une anthologie. On ressent très bien ici le folklore européen classique, vous aurez donc le plaisir de redécouvrir l’horreur depuis un autre point de vue.
Le jeu est scindé en chapitres de façon quand même assez distincts, chaque phase étant liée à d’effrayants boss à la solde de Mère Miranda. Le village demeurera toujours la pièce centrale de l’oeuvre et ce sera d’ailleurs le lieu où vous reviendrez à intervalles réguliers. Cela dit, il y aura d’autres zones à investiguer qui incarnent et représentent un type d’horreur différent à chaque fois.
Malgré une certaine structure linéarisée, l’augmentation progressive des statistiques d’Ethan jumelée à l’acquisition de nouvelles composantes pour améliorer vos armes font en sorte que vous aurez tendance à scruter minutieusement chaque zone à la recherche d’articles à vendre ou de pièces cachées.
Si, en revanche, vous désirez avoir de l’adrénaline plus poussée et un sentiment de satisfaction comme dans de précédents titres de la série quant à l’utilisation limitée de munitions et autres, sachez que même le mode “Normal” du jeu donne un sentiment que vous êtes rarement sous pression et sous risque de manquer de munitions. Espérons, d’ailleurs, que Capcom n’abondera pas trop dans cette direction pour les prochains titres.
Une utilisation du jeu à son plein potentiel
À peine avais-je reçu le jeu de la part de Capcom que j’avais lancé le téléchargement, chargé mon casque Pulse 3D et préparé ma DualSense pour une séance de sueurs froides. Et bien croyez-le ou non, je n’ai ABSOLUMENT PAS été déçu et je comprends même pourquoi le jeu a été vendu en plus grande quantité sur la console Playstation 5 que sur les autres!
L’engin utilisé par Capcom, le RE Engine, est un outil malléable et dynamique adapté aux nouveaux jeux de Capcom. Village mets en valeur cet engin encore plus grâce à ses fonctionnalités liées à la console Playstation 5. La qualité des détails au niveau du visuel sont excellents, les textures observées sont riches et les décors sont construits avec beaucoup de soin. Ajoutez à cela la conception sonore du jeu avec l’effet auditif tridimensionnel combinant l’acoustique environnant enveloppant à celui des rugissements des Lycans, des craquements et claquements des arbres, donnant un sentiment d’anxiété amplifié.
Les gâchettes adaptatives de la DualSense ainsi que son retour haptique changeront en fonction de l’utilisation des différentes armes, ajoutant une toute nouvelle expérience au jeu.
Au niveau de la trame sonore, j’aurais tendance à dire que l’accent ici est surtout mis sur la conception sonore environnementale. Cependant, chaque petit son sera très riche et clair. Il y a néanmoins d’excellents passages musicaux, entre autres lors de combats contre les boss. Malgré un aspect plus “silencieux” du jeu, les mélodies présentes risqueront de rester gravées dans votre mémoire malgré tout.
En conclusion
L’aspect gothique et le folklore de style “Europe de l’Est” nous rappelle facilement les légendes comme le Krampus, le Wendigo ou même Dracula. C’est comme si vous aviez fusionné le concept des jeux Resident Evil à un tout autre univers qui n’est pas le sien. Définitivement, la direction artistique du jeu, son scénario ainsi que les différents moments-clés vous tiendront en haleine pour les quelques heures que le jeu vous propose. Il sera quelque peu terrifiant au départ mais une fois plongé dans l’action rapide “Arcade-Style” du jeu, le deviendra beaucoup moins. Cela n’empêche pas le jeu d’être très bien présenté et également de proposer un univers totalement différent. Il y a de l’inconsistance dans l’interaction environnemental qui agace un peu et quelques parties narratives qui auraient pu être mieux travaillés. Sinon, l’économie du jeu, les créatures à affronter, les boss (oubliez Alsina, sérieusement… les autres sont encore mieux), les graphismes, l’audio et l’adaptation avec la DualSense et la Pulse 3D vous donneront amplement de satisfaction!
Oh et… je déteste les poupées!
Un énorme “MERCI” à Capcom pour la copie du jeu!