Une comédie mêlant action et horreur
Renfield est une comédie d’action et d’horreur basé sur les personnages célèbres imaginés par Bram Stoker en 1897. L’adaptation moderne d’un classique de la littérature est tirée d’une histoire de Robert Kirkman (Walking Dead) produit par SkyBound Entertainment et portée à l’écran par Universal Pictures. Scénarisé par Ryan Ridley et dirigé par Chris McKay, Renfield met en vedette un Dracula interprété par Nicolas Cage et son assistant, Renfield, interprété par Nicholas Hoult.
Quand votre boss est un vampire sadique et narcissiste
Renfield est le fidèle serviteur du prince des ténèbres, Dracula. Depuis des siècles il répond aux moindres caprices de son maitre tyrannique sans broncher. En fait, il le fait même avec un certain plaisir puisque lui aussi y soutire un avantage non négligeable : l’immortalité. Cette adaptation de Dracula met en lumière la relation toxique de codépendance entre Dracula et Renfield.
La prémisse est tout à fait géniale : Renfield doit toujours s’occuper du bien-être de son maitre Dracula dans un cycle qui se répètent sans cesse. Des chasseurs tentent de tuer Dracula, il s’en sauve avec l’aide de Renfield. Ils changent de pays pour se faire oublier et panser ses blessures. Renfield doit alors nourrir Dracula pour qu’il recouvre de nouveau toute sa puissance.

Donc voilà Renfield au début du cycle, un Dracula affaiblit qui est dépendant des corps que lui apporte son assistant. Dans une réunion de codépendant, à la recherche de victimes pour nourrir Dracula, Renfield commence peu à peu à comprendre qu’il est lui-même dans une relation de ce type. S’ensuit un désir d’émancipation mais comment échapper au seigneur des ténèbres?
Le film se gâte après cette prémisse intéressante pour plonger Renfield entre une guerre de gang et une policière incarnant la vertu dans une ville corrompue. On perd donc un peu l’essence même du film après les trente premières minutes.
En effet, on est rapidement transporté dans l’histoire de l’agente de police Quincy qui, malgré ses efforts, n’arrivent pas à grimper les échelons d’un service de police corrompu. Même après avoir mis la main au collet de Teddy Lobos, le fils de la cheffe d’un des gangs les plus recherchés de New Orleans. Renfield perçoit en Quincy un exemple de courage qui n’a pas froid aux yeux et qui ne se laisse pas manipuler. C’est peut-être finalement le meilleur endroit où Dracula aurait pu atterrir pour assouvir son désir de dominer le monde.
Trop peu de lumière sur la relation entre Dracula et Renfield
Oui, je sais, la lumière n’est pas vraiment l’ami des vampires et on dirait que Renfield l’a pris à la lettre. Nicholas Cage nous livre pourtant une performance incroyable en Dracula. Le ton, les gestes et les expressions faciales du vampire m’ont sidéré. Avec des mimiques et des postures qui rendent hommage au grand Nosferatu de Max Schreck, Cage incarne un Dracula maniéré qu’on aurait eu avantage à exploiter encore plus. Les scènes les plus marquantes du film sont selon moi, celle avec Dracula et Renfield mais elles ne sont pas assez nombreuses.
Hoult joue aussi un très bon Renfield. D’un côté, c’est un tueur sans pitié qui récolte des victimes pour son maitre depuis des siècles. Il devrait nous dégouter et pourtant, on retrouve plutôt un être torturé par ses démons et son passé, vulnérable et un peu pathétique. C’est le cas jusqu’au moment où il devient un héros en éviscérant des méchants. Le personnage évolue et prend de l’assurance avant de retomber de nouveau confronté à son maitre. C’est vraiment une belle courbe évolutive pour ce personnage qui culmine.

Pour le personnage de la policière incorruptible joué par Awkafina, c’est une autre histoire. Difficile de juger du jeu de cette actrice dans un rôle si dissonant. Une policière vertueuse qui se réjouit de voir Renfield décapiter des gangsters d’un côté et qui veut absolument trainer en cours leur chef d’un autre, c’est assez bizarre. Les problèmes de l’agent Quincy et la relation avec son père, sa sœur et Renfield n’arrivent pas à bien s’intégrer à l’intrigue principal. Elle s’accroche comme elle peut.
Du sang, beaucoup de sang
L’équipe des effets spéciaux n’a pas lésinés sur l’hémoglobine! Des scènes plutôt bien chorégraphiées de batailles se perdent sous des litres de sangs et de membres. Le traitement gore à l’excès peut être une source de rigolade mais l’absurdité de voir Renfield engouffrer des insectes pour ensuite démembrer une dizaine de gangsters dans un bain de sang n’est pas assez satisfaisante pour que j’en demande plus, et on m’en donne plus!
Cela dit, outre ces scènes grotesques, le film nous livre quelques décors sublimes. L’antre de Dracula est à la fois effrayant et magnifique. L’appartement studio de Renfield est un parfait cliché. L’attention aux détails me plait particulièrement, notamment quelques scènes dans le poste de police qui débordent de cas de disparition sur les murs et de boites de pièces à convictions partout. On comprend qu’ils sont dépassés par les évènements et/ou qu’ils ne font pas grand-chose pour contrer le crime en ville!

Conclusion
Action, comédie et horreur ne s’allient pas toujours à la perfection et Renfield ne fait pas exception. Le film souffre d’inégalité dans sa trame narrative alors qu’on peut découper chaque scène par un style différent plutôt qu’en un enchainement fluide, comme si tout le monde à la table ne s’était pas entendu pour arrêter leur choix sur un style. Le rythme du film en est affecté et on recherche toujours le prochain moment où Renfield et Dracula seront dans la même pièce, malheureusement, ces scènes sont trop peu nombreuses. On nous sert plutôt des combats dégoulinants de sang et une histoire de guerre de gangs pas très crédible.
Renfield tente de cocher tous les styles auquel il souscrit. Ça fonctionne en parti mais pas en totalité. Bien que certains gags soient beaucoup trop faciles et surutilisés, il y a quelques bonnes remarques et les mimiques de Dracula qui nous décrochent un sourire. Si l’absurdité de voir des scènes de combats avec des membres et du sang partout vous fait rire, vous serez également servi! Côté action, on est desservi par des scènes rocambolesques, survitaminé à la musique forte et au sang qui gicle. Pour l’horreur, les quelques scènes avec Dracula ne sont pas effrayantes bien que son interprétation soit nuancée et qu’il inspire la peur, les codes de films d’horreur n’y sont pas vraiment.
Au final, Renfield propose une prémisse vraiment intéressante qui peine à briller dans un enchevêtrement d’histoires et de combats beaucoup moins intéressants.
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