TEST – Robocop: Rogue City vous invite à vivre comme si vous étiez Alex Murphy

Patrick Tremblay
Patrick Tremblay
lecture de 12 minutes

Si vous avez grandi dans les années 80 et 90, vous savez à quel point les héros d’action étaient une grande partie de la culture populaire, tout comme les super-héros d’aujourd’hui

Les héros d’action ont traversé de nombreuses époques, allant des soldats intrépides se frayant un chemin dans la jungle pour affronter des ennemis extra-terrestres redoutables aux récits futuristes de dystopie. Les années 80 et 90 ont été remplis également de célèbres robots mi-hommes, mi-machines, comme ont pu l’être The Terminator ainsi que RoboCop.

Je vous imagine déjà me poser la question à savoir “Pourquoi, Patrick, tu nous parles des vieux films qui ont plus de 30 ans?”. C’est parce qu’aujourd’hui, nous allons célébrer le test du jeu qui était attendu par bon nombre de quarantenaires comme moi : Robocop: Rogue City, du studio indépendant Teyon, sous l’édition de Nacon.

Robocop : Rogue City, une histoire d’amour et de déception

Beaucoup d’entre nous attendaient avec impatience l’arrivée de Robocop : Rogue City, annoncé le 6 juillet 2021 durant le Nacon Connect. Le jeu sortira ce 2 novembre, avec une période d’accès anticipé pour les précommandes.

Le jeu propose une expérience mélangeant des scènes d’action à la première personne remplies d’hémoglobine ainsi que des éléments d’exploration en monde semi-ouvert dans les rues de Détroit ainsi que des aspects de jeu de rôle. Le jeu vous proposera également de prendre certaines décisions, vous permettant de forger votre réputation auprès des gens de Delta City. C’est intéressant à première vue, non?

Une histoire se situant entre RoboCop et RoboCop 2

Sortis à l’origine en 1987 et en 1990, les films RoboCop et RoboCop 2 ont proposés une ambiance alliant à la fois le rétro et le futuriste. C’est donc à cet endroit que Rogue City viendra s’encrer. Comme si ce n’était pas assez nostalgique de s’y retrouver : l’acteur Peter Weller reprend son rôle d’Alex Murphy.

Les fans inconditionnels de la franchise, comme moi, trouveront certainement leur bonheur dans le jeu, et pour les autres, il offrira une expérience divertissante puisqu’il y aura bon nombre de missions et de quêtes secondaires, offrant une exploration captivante et un arbre de compétences permettant à Murphy d’avoir des capacités qui reflèteront votre style de jeu.

Un simulateur de RoboCop

Robocop : Rogue City est conçu pour ceux d’entre nous qui ont toujours rêvé d’incarner RoboCop quand nous étions jeunes. Ne vous attendez donc pas à être dans la peau d’un Doomguy ultra rapide avec des armes qui causeront carnage et destruction sur votre chemin. Vous allez plutôt incarnez un robot qui avance très lentement vu son poids, avec un viseur aux aspects granuleux des bonnes vieilles télés couleurs des années 90 et l’emblématique bruit de pas et son célèbre Beretta 93R “AUTO-9”.

En effet, la mobilité du personnage est l’un des aspects les plus représentatifs du jeu. RoboCop est une machine imperturbable qui se déplace lentement. Le jeu respecte cette caractéristique en rendant le personnage lent à un point tel que même la fonction de course ne permet que de légères accélérations. Cette particularité confère franchement une personnalité unique à l’expérience.

Le déplacement dans les différentes zones du jeu suit cette philosophie et la clé pour s’amuser est d’adopter pleinement le rôle de RoboCop, y compris les tâches de routine de la police comme l’interpellation de personnes et l’émission d’amendes. C’est intégralement un simulateur de RoboCop extrêmement fidèle.

L’histoire comporte des sections linéaires, mais offre également des zones semi-ouvertes qui invitent à l’exploration. Ces zones sont de taille raisonnable, offrant un équilibre entre l’exploration et l’action, les quêtes principales ainsi que celles secondaires, sans oublier les objets cachés çà et là qui donneront de l’expérience à la fin de la session.

L’exploration est gratifiante, non seulement en raison des objets de collection, des quêtes secondaires et des références à l’univers de RoboCop, mais aussi en raison des superbes graphismes du jeu. Malgré bon nombre de problématiques visuels, surtout lors de discussions avec certains personnages, le visuel du jeu est tout simplement époustouflant.

En revanche, comme mentionné, il est important de noter que le jeu présente des problèmes de performance occasionnels et des bugs fréquents. Les crashs et les baisses de taux de rafraichissement d’images peuvent survenir même dans des zones moins chargées.

Mort ou vif, vous venez avec moi!

RoboCop : Rogue City vous rappellera tellement rapidement toutes les répliques et toutes les situations auxquels RoboCop fait face en permanence dans les divers films que vous ne pourrez vous empêcher de sourire à chaque situation qui vous rappellera “le bon vieux temps”. Ma partie préférée, mis à part certains dialogues, est clairement l’utilisation du Beretta emblématique “AUTO-9”. Certes, vous pouvez prendre les armes des divers ennemis que vous aurez tué froidement, l’utilisation du AUTO-9, aux munitions illimitées, vous donnera un sentiment de puissance ultime et ce, même si vous pouvez ramasser un lance-grenades au sol!

Vous pourrez améliorer AUTO-9 via un mini-jeu qui offrira des bonis comme les balles à fragmentation ou même le retrait du rechargement de l’arme. Certaines de ces améliorations s’obtiendront automatiquement dans le jeu tandis que d’autres, elles, se trouveront avec un peu d’exploration. Après tout, il ne faut pas non plus rendre le tout trop facile.

Mentionné en entrée de jeu, je parlais de l’arbre de compétences que vous pouvez améliorer en montant de niveau, en trouvant des disquettes ou en accomplissant des missions. Cet arbre propose divers bonis, principalement sur les dégâts engendrés, l’armure, le niveau de santé et même la concentration. Vous aurez aussi la possibilité d’augmenter votre niveau d’ingénierie pour manipuler certaines technologies, la déduction pour avoir accès à certains endroits qui étaient inaccessibles au départ et même améliorer vos traits psychologiques pour influencer vos dialogues avec les habitants, principalement lors des interrogatoires.

Des combats intenses

Les ennemis, bien que peu variés, sont relativement faibles. Certains auront des armures et des armes plus puissantes, rendant la situation quelque peu plus difficile, mais rien de plus. Cela, bien entendu, dans le mode normal de jeu. Si vous jouez en mode difficile, ce sera une toute autre paire de manches. Les ennemis sont quand même diversifiés dans leurs styles, je dois dire. Il y aura des soldats de base, des tireurs d’élites, des experts en explosifs et même des kamikazes. Ça, bien entendu, sans parler des gros méchants boss. La meilleure façon d’en venir à bout? Visez la tête! Ou, si vous êtes comme moi quelque peu plus intense : agrippez-le et projetez-le par la fenêtre du 30e étage de l’immeuble. Je sais, je suis sadique comme ça!

Ceci m’amène au prochain point : la destruction. C’est clairement une autre caractéristique majeure dans Rogue City. Tout, ou presque, peut être détruit : murs, poutres, voitures, ordinateurs, vitres, etc. Tirer un ennemi peut lui arracher un bras ou une jambe ou même faire voler la tête en éclat! Je l’avais dit que c’était un jeu gore, non? Comme les vieux films! Les développeurs ont clairement mis l’accent sur ce côté spectaculaire de la destruction, ce qui rend le tout encore plus excitant!

Le côté déception du jeu

Terminer l’histoire principale et explorer sensiblement tout le jeu devait prendre, selon le studio, entre 20 et 30 heures. Pour ma part, je l’ai terminé en moins de 10 heures. Combinons ceci au fait qu’il y a beaucoup de bugs visuels, de problématiques dans certaines cinématiques et, parfois, des temps de chargement assez inutilement longs, c’est clairement le genre de jeu qui risque de plaire à beaucoup de fans nostalgiques qui vont s’en foutre complètement de ces bugs mais qui va aussi frustrer ceux qui s’attendaient à un jeu sans accros majeurs.

Pour conclure le test

En fin de compte, RoboCop : Rogue City est un simulateur de RoboCop qui ne doit pas être considéré autrement. Ce n’est ni Doom, ni Duke Nukem ou même Quake. C’est un jeu qui veut vous mettre dans la peau d’Alex Murphy, encore plus grâce à Peter Weller et à l’ambiance sonore autour du jeu, et il le fait extrêmement bien. Il touchera la fibre nostalgique des plus vieux, comme moi, mais risque en revanche de décevoir ceux qui n’ont pas connu le “vrai” RoboCop. Pas celui de 2014. Il est tout de même important de noter que le jeu a encore quelques soucis qui, j’espère, seront corrigés le plus rapidement possible.

Je dirais donc, en bref : très bon jeu si vous recherchez à vivre la nostalgie de RoboCop mais pas à plein prix.

Préparez-vous à incarner le légendaire Alex Murphy, alias RoboCop, et à faire régner la justice dans les rues de Delta City, le vieux Détroit. Et, surtout, n’oubliez pas : “Mort ou vif, vous venez avec moi!”.

Un énorme “Merci” à Teyon pour la copie du jeu.

Nom du jeu RoboCop: Rogue City
Date de sortie 2 novembre 2023
Développeur Teyon
Franchise  
Éditeur Nacon
Plates-formes PC, PlayStation 5, Xbox Series S|X
Genre Jeu de tir à la première personne, jeu de rôle, jeu d’aventure
Mode de jeu Solo
Langue Anglais (sous-titré français)

RoboCop: Rogue City

79.99$
8

Graphismes

9.2/10

Trame sonore

8.6/10

Jouabilité

7.3/10

Scénario

7.9/10

Durée de vie

7.1/10

Pour

  • Graphismes époustouflants
  • Trame audio géniale
  • Combats excitants
  • Beaucoup de nostalgie
  • Peter Weller

Contre

  • Beaucoup de bugs
  • Beaucoup de problèmes visuels
  • Beaucoup trop court
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Père de famille, gamer, chroniqueur pour Métro Média, développeur de jeu indépendant et programmeur dans la vie de tous les jours : j'initie mes enfants au plaisir du gaming avec les classiques des anciennes générations ainsi que les jeux récents.
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