TEST – The Rogue Prince of Persia

Patrick Tremblay
Patrick Tremblay
lecture de 13 minutes

Une fusion entre action et roguelite fort intrigante

J’ai eu l’occasion, pour un aperçu et maintenant pour cette critique, de tester l’accès anticipé sur PC de The Rogue Prince of Persia, un jeu qui marie l’action et les sauts emblématiques de la saga d’Ubisoft avec les mécaniques roguelite bien rodées de Dead Cells, développé par Evil Empire. Ce test nous permet de découvrir si ce mélange prometteur vaut la peine d’être exploré, même à ce stade préliminaire.

Après un léger retard, The Rogue Prince of Persia est désormais disponible sur PC via Steam en accès anticipé depuis ce matin. Ubisoft a confié sa saga d’action à Evil Empire, le studio français acclamé pour Dead Cells, afin de créer une expérience roguelite unique.

Un style artistique controversé mais captivant

Dès les premiers instants de jeu, le style artistique de The Rogue Prince of Persia peut sembler déroutant, voire rebutant pour certains joueurs. Même moi, qui a adoré le style visuel de Dead Cells ainsi que Prince of Persia: The Lost Crown, je dois dire que je n’étais pas très choyé à l’idée de cette décision. Cependant, à mesure que l’on progresse dans le jeu, on se rend compte de la beauté des décors et de la fluidité des animations. Les environnements, bien que générés de manière procédurale, offrent une diversité visuelle suffisante pour maintenir l’intérêt du joueur. Les niveaux, ou biomes, possèdent des caractéristiques distinctes qui les rendent immédiatement reconnaissables, bien qu’ils ne soient pas aussi mémorables que ceux de Dead Cells qui, de mon côté, demeure le meilleur plateformer de type roguelite, l’ayant acheté littéralement sur toutes les plateformes possibles pour y jouer où et quand je veux sans me casser la tête.

Animation et fluidité

Les animations du prince sont particulièrement remarquables. Elles sont non seulement visuellement agréables mais aussi cruciales pour la jouabilité. La fluidité des mouvements, qu’il s’agisse de sauter, faire des double sauts, courir le long des murs ou effectuer des attaques acrobatiques, contribue grandement à l’expérience immersive du jeu. Cette attention aux détails dans les animations rend chaque action du joueur satisfaisante et engageante.

Une fusion de genres musicaux créant une surprise auditive

La bande-son de The Rogue Prince of Persia est une une vraie surprise auditive. Elle mélange des rythmes persans traditionnels avec des sonorités modernes, créant une ambiance unique qui s’accorde parfaitement avec le contexte du jeu. Chaque niveau est accompagné de mélodies qui non seulement renforcent l’immersion mais incitent également à l’exploration.

L’une des pièces maîtresses de la bande-son est le thème principal que l’on peut entendre dans le menu. Cette mélodie est si accrocheuse qu’elle mérite d’être publiée sur des plateformes musicales pour que les joueurs puissent l’écouter en boucle. La musique contribue de manière significative à l’atmosphère du jeu et reste en tête bien après que l’on ait posé la manette.

Des contrôles intuitifs et réactifs dans un univers plus lent

The Rogue Prince of Persia brille particulièrement dans son système de contrôle. Bien que le jeu utilise un nombre réduit de boutons et soit énormément lent comparativement à Dead Cells, il permet une grande variété de mouvements acrobatiques et d’attaques. Une fois habitué à ce schéma de contrôle minimaliste, le joueur peut exécuter des actions complexes avec une grande précision. Ce choix de design simplifie la prise en main tout en offrant une profondeur appréciable pour les joueurs expérimentés.

Au niveau des combats, ceux-ci sont à la fois simples et stratégiques. Le joueur dispose de plusieurs actions : attaquer avec une arme principale, utiliser une arme secondaire et donner un coup de pied. Maniant plusieurs armes différentes, allant des doubles dagues aux lances, le système incite à une lecture attentive des situations de combat, à la reconnaissance des types d’ennemis et à l’utilisation optimale des environnements. Les boss, bien que peu nombreux dans l’accès anticipé (pour ne pas dire deux), sont bien conçus et nécessitent une bonne connaissance des schémas d’attaque pour être vaincus.

Une combinaison de plateformes et roguelite

Le gameplay du jeu combine les éléments de plateformes et de roguelite avec brio. Le prince est piégé dans une boucle temporelle qui se réinitialise à chaque mort, un mécanisme qui motive le joueur à explorer et à améliorer ses compétences à chaque nouvelle tentative. La progression à travers les niveaux est similaire à celle de Dead Cells : il y a un début et une fin, mais plusieurs chemins possibles pour y arriver, le tout généré de façon purement aléatoire avec quelques éléments similaires que nous pouvons retrouver dans chaque biôme.

Un ajout fort intéressant : les amulettes

L’un des ajouts intéressants de ce jeu est le système d’amulettes. Chaque amulette offre des effets uniques, comme une explosion de poison lors d’un coup de pied, du goudron lors de la frappe au sol ou le déclenchement de flammes en étant blessé par l’ennemi. Le joueur dispose de quatre espaces pour insérer ces amulettes et leur positionnement peut améliorer les effets de celles adjacentes, transformant le système en un puzzle stratégique.

Hélas, il n’y a pas énormément de choix pour le moment, que ce soit en frais d’armes principales, d’armes secondaires ou d’amulettes, ce qui limitera clairement les synergies possibles entre les effets d’amulettes et les armes afin d’offrir plus de diversité.

Déblocage et progression

Dans les roguelites, vous venez à conserver certains ajouts que vous trouvez lors de votre progression. Le déblocage de nouvelles armes et amulettes fonctionne de manière similaire à Dead Cells : en dépensant une monnaie spéciale, des âmes, les objets entrent dans le pool de possibilités et peuvent apparaître aléatoirement dans les parties suivantes. Cette mécanique encourage la rejouabilité et l’exploration continue des différentes combinaisons d’équipements.

Entente entre Ubisoft et Evil Empire

Une collaboration stratégiquement avantageuse

La collaboration entre Ubisoft et Evil Empire pour The Rogue Prince of Persia est un mariage stratégique de compétences et d’expériences. Ubisoft, avec sa longue histoire de développement de jeux d’action et de plateformes, a apporté son expertise en matière de création d’environnements immersifs et de narration engageante. Evil Empire, de son côté, a utilisé son savoir-faire en matière de roguelite, accumulé avec Dead Cells, pour infuser une mécanique de gameplay profonde et addictive dans le jeu.

La synergie entre les équipes de développement a permis de combiner efficacement les forces des deux studios. Ubisoft a fourni une base narrative solide et un univers riche, tandis qu’Evil Empire a intégré des systèmes de jeu robustes et des mécaniques roguelite bien conçues. Cette collaboration a non seulement permis de revitaliser la saga Prince of Persia avec une nouvelle approche, mais aussi de créer une expérience unique qui pourrait attirer à la fois les fans de longue date et les nouveaux joueurs.

Là où il y a des problématiques

Depuis le début de mon test, vous comprendrez que je compare beaucoup le jeu à Dead Cells, l’ayant complété plusieurs fois et l’adorant vraiment énormément. Le problème est peut-être là, en fait! Les ennemis dans The Rogue Prince of Persia ont des attaques qui sont quasiment similaires à des créatures que nous avons déjà affronté dans Dead Cells, comme s’il s’agissait en fait que de reskin des créatures. C’est un peu difficile de ne pas le remarquer.

L’autre point, qui est vraiment purement une opinion personnelle, est le fait que le jeu ne soit pas très rapide. Tout se joue de façon plus lent, malgré une superbe fluidité, ce qui vient également impacter le côté des combats, surtout lorsqu’il y a plusieurs ennemis qui vous accueillent. Certes, ils meurent assez rapidement et ils peuvent tous être étourdis d’un coup de pied sauf s’ils ont le bouclier mais la lenteur du jeu fait également que nous pourrions recevoir des coups sournois sans s’y en attendre et ce, même si nous avons bien synchronisé nos coups.

Le fait qu’il n’y a que deux boss présentement disponibles dans la version anticipée rend le jeu trop court mais, bien entendu, il s’agit d’un accès anticipé. C’est d’ailleurs également la raison pourquoi je ne donne pas de note à celui-ci.

Comme la puissance d’attaque ne peut pas être augmentée de manière permanente et qu’aucune nouvelle capacité n’est disponible, les biomes et les deux combats de boss semblent pratiquement identiques lors des tentatives répétées, ce qui pourra sûrement en dissuader plusieurs à continuer de jouer ou à le relancer dans le futur.

Perspectives d’avenir

Si The Rogue Prince of Persia continue sur la même lancée que Dead Cells, il pourrait bien devenir un nouveau pilier du genre roguelite. La base jouable présente dans l’accès anticipé est déjà solide, malgré qu’elle soit très courte, mais avec des ajouts de contenu réguliers promis et des améliorations basées sur les retours des joueurs, le jeu a le potentiel de devenir un succès sur le long terme.

Conclusion

The Rogue Prince of Persia en accès anticipé est une expérience prometteuse qui combine habilement l’action et les sauts de la saga Prince of Persia avec les éléments roguelite de Dead Cells. Malgré quelques limitations et aspects à peaufiner, la base du jeu est solide et engageante. Les graphismes, bien qu’initialement controversés, s’avèrent captivants, et la bande-son fusionne des genres musicaux de manière innovante. Les contrôles intuitifs et réactifs, ainsi que les combats stratégiques, ajoutent à la satisfaction globale du gameplay.

Si vous êtes fan des roguelites ou de la saga Prince of Persia, The Rogue Prince of Persia mérite sans aucun doute d’être essayé, même à ce stade préliminaire, mais en se gardant une certaine réserve. Avec des mises à jour régulières et des améliorations continues, ce jeu pourrait bien devenir un incontournable du genre.

Nom du jeuThe Rogue Prince of Persia
Date de sortie27 mai 2024
DéveloppeurEvil Empire
FranchisePrince of Persia
ÉditeurUbisoft
Plates-formesPC
GenreRoguelite
Mode de jeuSolo
LangueMultilingue (français inclusivement)
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Père de famille, gamer, chroniqueur pour Métro Média, développeur de jeu indépendant et programmeur dans la vie de tous les jours : j'initie mes enfants au plaisir du gaming avec les classiques des anciennes générations ainsi que les jeux récents.
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