TEST – The Witcher: Old World et son aventure sur table

Nathan Fillion
lecture de 15 minutes

Gloire et fortune vous attendent dans ce monde à la fois fantastique et glauque. Il ne peut y avoir qu’un seul sorceleur au sommet!

Nom du jeuThe Witcher : Old World
ÉditeurGo on Board/CD Projekt Red
Type de jeuAventure / Construction de pioche /Gestion de main
LangueAnglais (Français à venir)
Âge14+
Durée de partie120 -240 minutes
Nombre de joueur(s)1-5
Public cibleIntermédiaire à expert

Dans The Witcher: Old World, vous incarnez un sorceleur d’une des cinq écoles sur le continent et vous partez à l’aventure pour gagner de l’or et du renom dans un monde se déroulant des centaines d’années avant les événements que nous connaissons de la saga de Geralt de Riv. Ce monde est riche en décisions et vous serez appelé à faire des choix difficiles qui marqueront votre progression dans votre carrière de sorceleur.  Tout au long de votre périple, vous devrez combattre des monstres et les autres sorceleurs avec qui vous pourrez régler des comptes.  Vous perfectionnez vos habiletés au travers de vos actions et tentez de représenter votre école de sorceleur avec fierté et honneur lors de combats.  Votre profession: chasser et tuer des monstres…tant que quelqu’un vous paie bien évidemment. 

Une partie de Witcher: Old World dure en moyenne entre 2 et 4 heures et se joue de 1 à 5 joueurs.  À tour de rôle, chaque joueur effectuera 3 phases distinctes avant de passer au prochain joueur.  La partie se termine immédiatement à la fin du tour du joueur qui obtient son 4e trophée.  Ces trophées sont octroyés lors de combats contre les monstres, dans les combats contres les autres sorceleurs et lors de séance de méditation après avoir atteint le niveau maximal d’une des quatres habiletés de votre personnage (Combat/Défense/Alchimie/Spécialité).  C’est donc une course pour arriver au sommet! 

Description

La mécanique principale du jeu The Witcher: Old World est la gestion de sa main de cartes et la construction de sa pioche.  Plusieurs jeux populaires exploitent ces mécaniques mais Witcher: Old World ajoute une touche assez différente pour se distinguer des autres jeux du genre. 

Le jeu se déroule en plusieurs tours de joueurs et chaque tour est composé de trois phases: 

Phase 1: La phase de voyage et d’actions 

Cette phase consiste à effectuer des déplacements sur le plateau afin de visiter les villes et activer les actions disponibles. Ces actions permettent de faire progresser les compétences de son personnage, jouer une partie de dés poker pour gagner de l’or avec la populace ou les autres joueurs sur le même lieu, concocter des potions, chercher des indices pour pister les monstres ou même défausser les cartes disponibles au marché pour la Phase 3. L’aspect à considérer lors de cette phase est que nous ne pouvons jamais effectuer l’action dans la ville où on se retrouve en début de tour. On doit obligatoirement se déplacer, quoique nous pouvons revenir sur nos pas si on le désire, et les actions des villes s’activent dans chacune que nous visitons lors de cette phase.  Toutefois, il y une limitation à ces déplacements.  Nous devons utiliser les cartes de notre main pour se déplacer sur les lieux adjacents arborant l’icône du terrain correspondant (forêt, montagne ou eau). On doit donc faire attention au nombre de cartes utilisées car cela impactera la prochaine phase. 

Phase 2: L’exploration et les combats 

Lors de cette phase, les joueurs doivent décider s’ils explorent la ville ou ses alentours pour trouver du travail ou résoudre des quêtes. Selon leur choix, ils devront piocher une carte histoire et le joueur à sa gauche la lira et énumérera les deux options disponibles. Le joueur actif devra prendre sa décision et connaître les conséquences/récompenses de son choix. Certaines cartes donneront accès à de l’équipement, de l’or, de la progression de personnage, des pénalités ou des quêtes à accomplir en visitant certains lieux en Phase 1 lors d’un futur tour. 

À cette phase, les joueurs peuvent, au lieu de l’exploration, combattre des monstres ou défier les autres sorceleurs situés sur leur emplacement. Il y a quelques particularités des combats contre les monstres versus les autres joueurs. Premièrement, le joueur ne peut défier un autre joueur avec lequel il a joué au dés poker durant la Phase 1. Deuxièmement, lors de défis entre sorceleurs, les autres joueurs peuvent miser sur le vainqueur même s’ils ne se retrouvent pas dans la même ville que les combattants. Les gains sont déterminés par le niveau de renommé, ou de trophées, que le vainqueur possède.  Dans les cas des combats avec des monstres, le joueur à la gauche du joueur actif contrôlera le monstre avec la pioche de carte monstre prévue à cet effet.   

La pioche des joueurs et des monstres, le cas échéant, constitue les points de vie. Dès qu’un participant n’a plus de carte à jouer et à piger, il est vaincu, ou rendu inconscient dans le cas des sorceleurs. Seules les cartes en main lors du début du combat sont conservées et la défausse est mélangée pour former la pioche, ou réserve de points de vie. D’où l’importance d’avoir quelques cartes en main avant de débuter un combat. Dans les combats entre sorceleurs, l’attaquant à l’initiative et agit en premier. Dans le cas des combats avec les monstres, c’est ce dernier qui aura l’initiative à moins que le sorceleur possède un indice correspondant au lieu, comme la forêt, la montagne, ou l’eau, où le monstre se trouve. Il pourra alors le dépenser et agir en premier pour la première ronde de combat.   

Les combats se déroulent en rondes successives entre les combattants qui mettront en jeu des cartes de leur main, ou la pioche des cartes des monstres. Les cartes des joueurs peuvent être combinées ensemble avec des onglets de couleurs afin de créer des combos d’attaques assez impressionnants.  Ces combos engendre des dégâts supplémentaires, permet de récupérer des points d’armure, permet de piocher des cartes à la fin du ronde ou donne accès à des pouvoirs spéciaux. Quand un des sorceleurs est à sec de cartes ou si le monstre pige sa dernière carte, il est vaincu. Dans le cas des batailles contre des monstres, certaines conditions feront en sorte que les défaites ne seront pas 100% sans récompenses mais dans le cas d’un combat contre un autre sorceleur, c’est gagné ou perdu sans équivoque. Quand le combat est terminé, on passe à la Phase 3. 

Phase 3: L’acquisition d’une carte du marché 

Cette phase est obligatoire et le joueur doit tout d’abord s’assurer d’avoir au moins trois cartes en main. Si ce n’est pas le cas, il pioche jusqu’à trois cartes. Par la suite, il doit défausser un nombre de cartes de sa main pour payer le coût indiqué sur la piste du marché pour prendre une seule carte et la mettre dans sa main immédiatement. Selon le positionnement de certaines cartes dans le marché, certaines d’entre elles auront un coût ajusté. La grosse différence dans cette phase est que les cartes ne coûtent pas de l’or mais bien un nombre de cartes à défausser. Une bonne gestion de main s’impose alors. 

Le jeu se poursuit donc avec le tour du prochain joueur jusqu’à ce qu’un joueur obtienne son quatrième trophée. 

Public ciblé

Il faut se rendre à l’évidence, The Witcher: Old World est un jeu qui s’adresse aux joueurs intermédiaires ou experts. Le jeu attire clairement les gens passionnés par la propriété intellectuelle de The Witcher et qui seront prêts à consacrer un bon deux ou trois heures à une partie. Les gens qui ont aimé Mage Knight, Nemesis ou bien Destinies seront bien à leur place avec ce jeu. Grâce au mode solo et au mode coopératif, avec l’extension Wild Hunt, le jeu pourra également plaire aux joueurs qui aiment moins le volet joueur-contre-joueur. Le jeu n’est pas hyper complexe en soit mais il y a quelques lourdeurs qui font en sorte, selon moi, que les joueurs en quête d’un jeu familial ou pour débutant seront déboutés.

Ce que j’ai aimé

  • Tout d’abord je dois admettre que je suis un grand fan de l’œuvre littéraire d’Andrzej Sapkowski et de tous ses dérivés (jeux et télé séries) donc j’ai déjà une forte inclinaison pour The Witcher: Old World. Toutefois, malgré cette inclinaison, la mécanique du jeu et l’utilisation des cartes lors de combats m’a fait vraiment apprécier la profondeur du jeu.   
  • Jumelé avec un volume impressionnant de contenu narratif et la qualité des composantes, The Witcher: Old World est un jeu avec beaucoup de potentiel dont je pourrai sortir dans mon groupe de joueurs assez régulièrement.   
  • Il y a de quoi plaire pour plusieurs types de joueurs dont l’aspect asymétrique des personnages, la thématique omniprésente, la variété dans les extensions apportant une grande rejouabilité et la possibilité de se battre entre joueurs. 
  • La progression de notre sorceleur est vraiment visible et on a vraiment l’impression de partir à l’aventure. Tous les tours sont intéressant et on peut même pousser sa chance et risquer un combat trop difficile ce qui est excitant.

Ce qui peut déplaire

  • Le jeu est long. Très long. Ce n’est pas le jeu qu’on peut sortir sur la table un soir de semaine quand on doit se coucher tôt! Dans les premières pages du livre de règles, il suggère même de jouer sa première partie à 3 joueurs maximum.   
  • Non seulement certaines règles de mise en place sont modifiées pour quatre et cinq joueurs mais cela ajoute un bon 60-90 minutes de jeu.  On doit donc s’allouer un bon trois heures pour une première partie.   
  • Jouer à cinq joueurs peut devenir lourd pour certains.  Les tours peuvent être rapides selon la capacité d’analyse et d’exécution des joueurs et malgré que les combats et l’exploration apporte une interactions/participation des autres joueurs, les temps morts peuvent devenir pénibles pour certains. Ce fait est accentué plus que la partie se poursuit.   
  • Finalement, les joueurs qui n’ont aucun intérêt pour les combats entre joueurs seront peut-être repoussés par cet aspect.  Quoique les défaites lors de combats sont minimes, certains joueurs n’y trouveront pas leur compte sur cette mécanique du jeu. 

Ce que je n’ai pas aimé

  • Il n’y a pas beaucoup d’éléments qui m’ont déplu lors de mes multiples parties de The Witcher: Old World. Toutefois, je crois que les éditeurs auraient eu avantage à combiner les multiples livrets de règles en un seul. Il y a beaucoup de contenu additionnel lors de la campagne de sociofinancement et, malgré que je comprend que certains n’ont pas opté pour la version complète, il aurait été plaisant de pouvoir retrouver toutes les règles dans un même livret. Il s’avère, par moment, difficile de trouver les réponses à nos questions au travers de trois ou quatre livrets lorsque nous incorporons du contenu additionnel dans nos parties. Dans un même ordre d’idée, les aides de jeux incluses sont bien mais sont très petites et auraient pu bénéficier d’un plus grand format, incluant des notions additionnelles pour une référence rapide et complète. Toutefois, avec les différentes contributions des fans, plusieurs aides de jeux commencent à faire leur apparition sur le web donc c’est un enjeu qui sera rapidement remédié. 

Le « Gamer’s Spot »

Les fans vont être ravis. Les joueurs experts vont apprécier le facteur aventure et voudront incorporer plusieurs extensions suite à leur premières expériences. Il y a un bon niveau de profondeur et si les jeux d’aventure avec une trame narrative immersive vous plait, ce jeu sera dans vos cordes. The Witcher: Old World est, selon moi, un jeu à posséder si on peut se le permettre car, comme plusieurs jeux de société en campagne sociofinancement, opter pour le contenu en entier peut s’avérer coûteux. Plusieurs extensions et accessoires sont actuellement disponibles dans les boutiques de jeux et la version française est actuellement en précommande chez Matagot et devrait arriver dans les boutiques au Québec au troisième trimestre de 2023. 

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Nathan Fillion est un véritable passionné de jeux de société depuis plus de 25 ans, avec une collection diversifiée de plus de 350 jeux, couvrant une large gamme de mécaniques ludiques. Directeur des Ressources Humaines dans un studio de jeux vidéo à Québec, il nourrit également une passion profonde pour le jeu vidéo depuis son enfance. Son expérience en tant qu'animateur à la Revanche a considérablement enrichi sa collection de jeux tout en lui apportant de nouvelles perspectives ludiques. En tant qu'organisateur du “Boardgame Club”, il anime fréquemment des discussions en ligne sur les actualités et les sujets liés aux jeux de société, partageant ainsi sa passion et son expertise avec une large communauté de joueurs. Nathan est également un contributeur régulier au podcast du Bêta-Testeur, où il partage son amour pour le monde ludique avec un public toujours plus large.
un commentaire
  • Bonjour Nathan et merci beaucoup pour ton évaluation et revue du jeux! Très bien fait et très apprécié pour ma part car cela va aider à prendre la décision pour la campagne de Matagot en cours.

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